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Les meilleures séries 2020 (selon nous)
Publié le 22 décembre 2020 à 18:00
Par La rédaction
En cette année 2020 chaotique, les séries nous auront souvent servi de doudous moelleux, de camarades de confinement, de points de repère réconfortants ou de révélations lumineuses dans une période bien sombre. La rédac a fait son bilan et vous livre son Top.
La série Normal People La série Normal People© Hulu
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Le top de Catherine, rédactrice en chef

I May Destroy You de Michaela Coel © HBO
I May Destroy You

Avec I May Destroy You, la jeune prodige Michaela Coel a largué une petite bombe dont la déflagration aura marqué 2020, mais qui laissera probablement aussi une empreinte dans l'univers sériel. Car jamais une série n'avait abordé la question du viol et du consentement aussi frontalement et avec autant d'intelligence. En suivant le cheminement post-traumatique de son héroïne violée, la showrunneuse- également actrice principale et inspirée par sa propre expérience- nous passe à l'essoreuse et nous embarque dans un very bad trip aussi intense que douloureux, entrelaçant malaise, introspection et (même) humour.

Corrosive, bouillonnante et follement libre, I May Destroy You chahute les codes et décanille les tabous. On y parle de sexe pendant les règles, de viol masculin, du retrait non consenti du préservatif, de santé mentale. Un show cathartique qui palpite et interroge puissamment. Et on avait rarement vu cela sur petit écran.

Disponible en France sur OCS.

Normal People

Ils s'aiment intensément, mais l'histoire de Marianne et Connell ne sera pas simple pour autant. Comme tant de romances. Entre non-dits, actes manqués, questionnements existentiels et maladresses, les montagnes russes émotionnelles de ces deux jeunes amant·e·s nous vrillent le palpitant sur 12 épisodes, aussi frustrants que bouleversants.

Adaptation très attendue du livre éponyme du phénomène littéraire Sally Rooney, Normal People compose avec une immense délicatesse la partition du transport amoureux, ses peaux frémissantes qui s'aimantent, ses regards qui (se) dévorent et ses mots qui vibrent. Petit miracle rendu possible grâce à l'alchimie folle des deux interprètes, Daisy Edgar-Jones et Paul Mescal, cette série est un trésor de pudeur et de subtilité. Une vraie réussite.

Disponible en France sur Starzplay.

The Third Day

Lorsque Sam, père déchiré par le deuil impossible de son enfant, débarque sur l'étrange île d'Osea, on se doute que quelque chose ne tourne pas rond. Rapidement, The Third Day bascule vers le folk horror, entre rites païens, communauté bizarroïde et hallucinations. Trop classique ? Que nenni. Car le projet a été mené conjointement par Dennis Kelly, créateur de l'excellente série Utopia, et Felix Barrett, fondateur de la compagnie de théâtre londonienne avant-gardiste Punchdrunk. Leur coup de maître : scinder la série en trois parties (et trois genres) différents : Eté, Automne, Hiver. Et c'est bien cet "Automne" central qui nous a totalement scotché·e·s.

Tourné en live un samedi froid et gris d'octobre depuis la petite île d'Osea durant 12 heures et sans aucune interruption, cet épisode radical diffusé sur Facebook s'affranchit de tous les codes traditionnels, emportant le spectateur dans un vortex hypnotique, entre théâtre immersif et cinéma expérimental. De la "slow TV" contemplative qui a offert à Jude Law le rôle de sa vie lors d'une performance acméique, le corps et l'âme rudoyés par le réel. Probablement l'une des plus belles choses vues ces dernières années, tout écran confondu.

Disponible en France sur OCS.

Elles n'ont pas démérité : The Crown saison 4, This Is Us saison 4, The Boys saison 2, Le jeu de la dame, Sex Education saison 2, Hollywood saison 1, Euphoria épisode spécial Trouble Don't Last Always.

Le top de Pauline, journaliste lifestyle et sexo

"Love & Anarchy", de Lisa Langseth © Netflix
Love & Anarchy

Love & Anarchy, c'est un peu Jeux d'enfants de Yann Samuell qui aurait rencontré la Suède, le monde de l'édition et 2020. On y suit les péripéties passionnées de Sofie (Ida Engvoll), une consultante trentenaire mère de deux gamins, dont une pré-ado, qui tombe sous le charme du jeune informaticien de son bureau, Max (Björn Mosten), dézinguant au passage quelques tabous âgistes.

Les sentiments vibrants qui les lient au fur et à mesure de l'intrigue, entretenus par une ribambelle de défis saugrenus, exacerbent aussi les mauvais traitements psychologiques infligés par un mari toxique, pervers narcissique plus vrai que nature, à la protagoniste. Elle-même lutte par ailleurs contre des troubles mentaux hérités de son père, rêveur anti-capitaliste attachant rongé par la réalité.

Les huit épisodes créés par Lisa Langseth abordent différents sujets bien actuels, sans jamais se départir d'une sobriété et d'une authenticité qui semblent propres à de nombreuses oeuvres scandinaves du genre. On en est presque à ne pas vouloir de saison 2, tant celle-ci nous satisfait. Mais on ne se fera pas prier si jamais Netflix en décide autrement.

Disponible en France sur Netflix.

Normal People

Normal People est d'abord un livre. Celui de Sally Rooney, autrice irlandaise prodige de 29 ans, surnommée voix de sa génération. Au fil des pages du bouquin qui se lit avec une facilité rare, on rencontre Marianne (Daisy Edgar-Jones) et Connell (Paul Mescal). On imagine leurs visages, le son de leurs voix, la timidité qui les caractérise, la tendresse qui les unit. Tout ça, grâce à la plume franche et directe de la romancière, qui dissèque habilement ce qui se passe dans la tête de chacun·e de ses personnages. La série se devait donc d'être à la hauteur des attentes du lectorat, et réussir à transmettre à l'écran cette simplicité désarmante.

Pari gagné. Dès les premières séquences, on a l'impression que notre imagination prend vie. Tout semble extrêmement fidèle à l'ouvrage. Les lieux, les dialogues, la complexité des relations. L'avoir adapté en plusieurs épisodes d'une heure permet de ne rien sacrifier de la matière première, d'insister sur la longueur des journées d'hiver, des mois sans nouvelle. De consacrer davantage que quelques minutes à la dépression de Connell, aux violences familiales et conjugales dont est victime Marianne.

De filmer leurs étreintes. Douces, sincères, maladroites mais toujours respectueuses (preuve s'il en fallait que le consentement est diablement sexy). De tomber amoureux·se en même temps qu'eux. Et d'en ressortir bouleversé·e.

Disponible en France sur Starzplay.

The Haunting of Bly Manor

On prend les mêmes et on recommence. Les adeptes de The Haunting of Hill House, figurant dans notre top série édition 2018, ont pu retrouver le casting dans une nouvelle histoire hantée : The Haunting of Bly Manor. Là encore, le deuil est au coeur du récit. L'amour inconditionnel, aussi. On a l'impression d'être plongé·e dans une sorte de rêve sublime et inquiétant, où les effets spéciaux sont aussi rares que les frissons nombreux : c'est addictif.

Adaptation eighties de la nouvelle fantastique de Henry James La Tour d'écrou, la série sortie cet été met en scène l'institutrice américaine Dani Clayton (la parfaite Victoria Pedretti, aussi vue dans la première saison du show, et dans la deuxième de You) qui devient gouvernante au manoir de Bly Manor après avoir fui les Etats-Unis. Dans cette demeure nichée au fin fond de la campagne anglaise, elle s'occupe de deux enfants au comportement étrange : Miles (Benjamin Evan Ainsworth) et Flora (Amelie Bea Smith), la propriétaire d'une tout aussi mystérieuse maison de poupée. On sent que quelque chose cloche, chez elle comme chez eux, mais on ne saisit pas tout à fait quoi. Et c'est tout le génie du programme que de nous tenir en haleine jusqu'au final.

Entre fables tragiques, histoires de fantômes sans visage et portes qui grincent, se conte ainsi une romance puissante entre deux femmes, s'aborde le rapport de chacun·e à la mort et semble se murmurer : n'ayez pas peur d'avoir peur. Un bijou à admirer sans hésitation.

Disponible en France sur Netflix.

Elles n'ont pas démérité : Dash & Lily, Home for Christmas saison 2, The Handmaid's Tale saison 3, The Bold Type saison 4.

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