L'avocate algérienne qui s’occupe de la plainte que le père de Mohamed Merah a déposée contre le RAID, a affirmé dimanche à Alger détenir des preuves de « la liquidation » du « tueur de Toulouse ». Lors d’une conférence de presse, Me Zahia Mokhtari a affirmé avoir deux vidéos de 20 minutes chacune dans lesquelles Mohamed Merah déclarerait aux policiers : « pourquoi vous me tuez ? » (...) « je suis innocent ». Elle devrait se rendre en France dans les jours à venir pour déposer plainte devant la justice française.
Ces documents auraient été remis au père de Merah par quelques personnes « qui étaient au cœur de l’événement », et qui « voulaient que la vérité éclate », a précisé l'avocate, en insistant sur l’authenticité de ces vidéos. Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Intérieur français n'a fait aucun commentaire.
L’avocate affirme que Merah « a été manipulé et utilisé dans ces opérations par les services français et a ensuite été liquidé pour que la vérité ne voie pas le jour».
Pourtant, dès le lendemain de la mort de Mohamed Merah, le RAID avait affirmé avoir « donné sa chance jusqu'au bout » au jeune homme, réfugié dans son appartement, en indiquant que, si un assaut a été lancé « c'est par Merah », avait déclaré Amaury de Hauteclocque, chef de cette unité d'élite de la police. Celui-ci avait en effet expliqué qu’une fois les négociations interrompues, Merah avait déclaré : « Je suis un moudjahidine, je veux mourir les armes à la main, vous allez m'abattre et je suis très fier, très honoré de lutter contre le RAID, je vais essayer d'(en) tuer le plus possible.» Une version renforcée par le procureur de Paris, François Molins, qui déclarait le 22 mars que « les premières constatations (permettaient) de confirmer toute la détermination de Merah et sa volonté d'en découdre avec les forces de l'ordre, quelles qu'en soient les conséquences pour lui comme pour les policiers ».
L’avocate du père de Merah a indiqué qu'elle remettrait à la justice française une première liste de trois noms, « ceux d'un responsable des services français et de deux autres personnes de nationalités différentes qui travaillaient avec Mohamed Merah, pour qu'elles soient entendues dans cette affaire ». D’après son client, Mohamed Merah aurait demandé à parler avec la presse mais « cela lui avait été refusé». D’après Me Mokhtari, il y a des avocats français qui « veulent nous aider », mais elle n’a pas cité de nom. Elle a dit avoir « confiance en la probité et l'impartialité de la justice française ».
Alexandra Gil
(Sources Libération et AFP)
Crédit photo : AFP
Toulouse : l'interpellation de Merah, un raté du Raid ?
Nicolas Sarkozy annonce des mesures contre le terrorisme
Mohamed Merah mort défenestré, 2 policiers blessés
Tueries de Merah : la police a récupéré la vidéo envoyée à Al Jazeera