Muni d’une caméra GoPro sanglée sur la poitrine, Mohamed Merah a filmé ses crimes perpétrés à Toulouse et Montauban les 11, 15 et 19 mars. Lundi, la police judiciaire a mis la main sur ce montage vidéo qui comporte « des images des différentes tueries avec de la musique et des versets du Coran », selon des sources policières. Stockée sur une clé USB glissée dans une enveloppe, la vidéo a été envoyée mercredi au bureau parisien de la chaîne qatarie Al Jazeera. L’identité de l’expéditeur du montage vidéo est inconnue pour le moment. Interrogé mardi matin par BFMTV, Zied Tarrouche, le chef de l’antenne française, a déclaré que « la direction va décider aujourd’hui lors d’un meeting au siège au Qatar de la diffusion de cette vidéo ou pas », rapporte le site du Figaro.
Le CSA a immédiatement invité la chaîne à s'abstenir tout comme le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, qui s'est exprimé sur Public Sénat : « Je pense que cette incitation, sur des cerveaux souvent dérangés ou fragiles, à la violence, au meurtre, est tout à fait détestable » a t-il déclaré. Quant à Nicolas Sarkozy, il a demandé de ne les diffuser « sous aucun prétexte ».
Quatre juges d’instruction ont été désignés pour enquêter sur cette affaire et notamment tenter d’établir le degré d’implication du frère aîné de Mohamed, Abdelkader Merah, 29 ans, mis en examen dimanche et placé à l’isolement à la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), selon une source syndicale. Il est poursuivi pour avoir participé avec son frère au vol, le 6 mars, du scooter utilisé lors des tueries, et soupçonné de complicité d’assassinats et d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme. Le père de Mohamed Merah a annoncé lundi en Algérie vouloir porter plainte contre la France pour « avoir tué » son fils.
Élodie Vergelati
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