Depuis ces dernières années, on parle beaucoup de la rivalité entre femmes dans le cadre de l'entreprise, notamment avec le fameux "syndrome de la reine des abeilles".
Pourtant, plusieurs études sociologiques ont démontré que les salariées préfèrent travailler avec une majorité de femmes plutôt que dans une entreprise majoritairement composée d'hommes.
Comme le révèle une étude réalisée en octobre dernier par des chercheur·euses américain·es, les femmes sont globalement plus heureuses lorsqu'elles travaillent dans un environnement qui n'est pas dominé par les hommes.
Un constat lié au harcèlement moral et/ou sexuel que les femmes sur leur lieu de travail et qui la plupart du temps émane de leurs collègues ou de leurs supérieurs.
Blagues sexistes, propos déplacés, chantage sexuel... D'après une étude Ifop dévoilée en février 2018, près d'une femme sur trois (32%) a été confrontée à une situation (au moins) de harcèlement sexuel (au sens juridique) en France.
Une autre étude américaine réalisée en 2012 récemment mentionnée par Slate explique que les hommes qui harcèlent les femmes au travail le font pour exercer leur pouvoir, se sentant menacés dans leur virilité à l'idée de travailler aux côtés ou sous les ordres d'une femme.
"Le pouvoir est au coeur des théories féministes du harcèlement sexuel, bien qu'il ait rarement été mesuré directement en termes d'autorité en milieu de travail. Les caractérisations populaires dépeignent des superviseurs masculins harcelant des subalternes féminines, mais les théories sur les menaces de pouvoir suggèrent que les femmes en position d'autorité pourraient être des cibles plus fréquentes", notent les auteurs et autrices de l'étude.
Une autre étude américaine publiée en août 2015 dans American Journal of Sociology a mis en lumière le fait que les femmes se sentent plus à l'aise à l'idée de travailler dans un environnement mixte que dans une entreprise principalement composée d'hommes.
Après une expérience consistant à diviser des hommes et des femmes dans plusieurs groupes mixtes et non-mixtes, les scientifiques à l'origine de l'étude ont constaté que le niveau de stress des femmes entourées par un nombre majoritaire d'employés masculins était significativement plus élevé que les autres.
D'après cette étude, une partie de ce stress ressenti est liée à l'exclusion sociale que ressentent les femmes quand elles travaillent dans un univers masculin. Des sujets de conversation considérés comme "genrés" comme les jeux vidéos, les voitures ou encore le sport sont un exemple de ce type d'exclusion.
Selon Catherine Taylor, sociologue à l'Université d'Indiana (États-Unis), qui a dirigé l'étude : "Si le climat de travail était moins hostile, nous pourrions voir plus de femmes dans ces professions dominées par les hommes et nous pourrions voir plus de parité salariale."
Comme le souligne deux sociologues américaines dans le magazine américain Quartz, ce mal-être n'est pas ressenti dans la situation inverse, c'est-à-dire celle où les hommes travaillent dans des environnements majoritairement féminins.
"Bien que les hommes exerçant des professions à prédominance féminine puissent être soupçonnés de ne pas être de 'vrais hommes', leur masculinité et leurs privilèges masculins sont maintenus de diverses façons, par exemple en étant dirigés vers des spécialités, des tâches professionnelles ou des postes de direction identifiés par des hommes et généralement de statut supérieur", détaillent les chercheuses.
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