Nos confrères du site Exponaute ont eu l’occasion de découvrir en avant-première la première exposition de Pharrell Williams en tant que curateur à la galerie Emmanuel Perrotin. Voici leur compte-rendu de cette exposition ouverte du 27 mai au 25 juin à Paris.
En ce matin du lundi 26 mai, caméras et journalistes se pressent au 60 rue de Turenne, dans l'hôtel d'Ecquevilly, dit du Grand Veneur. Récemment annexé par Emmanuel Perrotin qui étend son domaine dans le 3e arrondissement, cet élégant bâtiment du XVIIe siècle, rebaptisé « Salle de bal », accueille pour sa première exposition Pharrell Williams, musicien heureux mais aussi artiste associé à la galerie – on se souvient de ses sièges à jambes ou de sa sculpture à 2 millions de dollars réalisée en collaboration avec Takashi Murakami, autre star de l'écurie Perrotin.
Cette fois-ci, le musicien américain de 41 ans, que l'on connaît aussi comme producteur et créateur de mode, se fait curateur pour une exposition plutôt réussie, intitulée G I R L, titre également de son second album solo. Avec près de 50 œuvres par 37 artistes, dont 18 femmes, l'expo se veut un hommage aux « wonderful girls », expliquait Pharrell Williams lors de la conférence de presse donnée la veille de son ouverture. Un hommage également à lui-même, pourrait-on ajouter, avec pas moins de cinq pièces où apparaît le chanteur à l'allure juvénile (par Daniel Arsham, Rob Pruitt, Laurent Grasso...), que l'on reconnaît désormais à ses grand chapeaux.
En ce qui concerne la sélection féminine, c'est un sans faute, avec les reines de la galerie Perrotin : Sophie Calle, Bharti Kher, Klara Kristalova, Paola Pivi, Germaine Richier (mais pas Tatiana Trouvé, sans doute trop cérébrale pour cette exposition assez premier degré), et quelques invitées de prestige : Tracey Emin, Marina Abramovic, Yoko Ono, Agnès Thurnauer, Cindy Sherman et même les Guerrilla Girls ! Pour la féminité, une touche est donnée avec un grand collier de perles de Jean-Michel Othoniel, des jambes de danseuse par JR, un portrait de Marilyn Monroe par Gregor Hildebrandt, ou une photo vaguement vulgaire du sulfureux Terry Richardson.
Magali Lesauvage