La pilule est de moins en moins populaire chez les jeunes femmes de 15-24 ans, bien qu'elle reste encore le premier mode de contraception de cette tranche d'âge. En cause, les effets secondaires, les craintes (non fondées assurent les gynécologues) sur la stérilité, et une conscience environnementale qui les mène à s'affranchir des hormones.
Une étude vient toutefois de prouver que ce médicament, comme les autres contraceptifs hormonaux (implant, stérilet hormonal, patch), aurait des avantages non négligeables sur la prévention des risques de tentatives de suicide.
Menée par des scientifiques de l'université d'Helsinki sur 587 823 femmes entre 2017 et 2019, et présenté au Congrès européen de psychiatrie, l'enquête avait à l'origine pour but de confirmer l'opposé. "Les rapports initiaux de 2018 et 2020 avaient indiqué que l'utilisation de contraceptifs hormonaux était associée à un nombre / risque plus élevé de suicides et de tentatives de suicide. Nous avons entrepris de confirmer ces données", développe Dre Elena Toffol, responsable du projet.
La modification des niveaux d'hormones sexuelles comme la progestérone impacterait ainsi les "zones du cerveau contrôlant le fonctionnement cognitif et le traitement des émotions", précise Top Santé. Pourtant, les nouveaux résultats sont édifiants, "et c'est une bonne nouvelle pour les utilisatrices de contraceptifs", affirme la chercheuse.
"Nous avons constaté que les femmes sans antécédents psychiatriques et utilisant des contraceptifs hormonaux, en particulier ceux contenant de l'éthinylestradiol, avaient un risque de tentative de suicide significativement réduit par rapport aux femmes n'utilisant aucune contraception hormonale", remarque la docteure.
Ces dernières seraient ainsi 37 % plus susceptibles de passer à l'acte que celles qui prennent la pilule, ont un implant, un stérilet hormonal ou un patch. En tout, 344 tentatives de suicide ont été déclarées chez les femmes sous contraceptif hormonale, contre 474 chez celles n'en ayant pas. A noter que "les femmes, en particulier les jeunes femmes, ont des taux de dépression et de tentatives de suicide plus élevés que les hommes du même âge", indique encore la spécialiste.
Reste toutefois à déterminer, conclut Dre Toffol, l'impact du dispositif sur le risque de dépression.