Les plaintes contre les laboratoires fabricant des pilules contraceptives de troisième et quatrième génération n’en finissent plus de pleuvoir. Selon une information du journal Le Monde, douze nouvelles pour « homicides involontaires » et « atteinte involontaire à l’intégrité de la personne » devraient être déposées ce jeudi 24 janvier devant le tribunal de Grande instance de Bobigny, en Seine-Saint-Denis.
Sur les onze plaignantes en mesure de témoigner aujourd’hui, six auraient été victime d’une embolie pulmonaire, quatre d’un accident vasculaire cérébral (AVC), la onzième ayant dû faire face à une thrombophlébite cérébrale. Des complications apparues alors que ces patientes étaient âgées de 18 à 46 ans, et prenaient depuis trois à quinze mois des pilules de troisième et quatrième génération telles que Désobel, Gestodène Ethinylestradiol30, Melodia, Carlin20, Varnoline ou encore Yaz, Jasmine, Jasminelle. Diane 35, un traitement anti-acnéique largement détourné et prescrit comme contraceptifs est, lui-aussi, une nouvelle fois pointé du doigt.
« La douzième plainte émane du père de Théodora, décédée à 17 ans d'une embolie pulmonaire, le 14 octobre 2007, sur le chemin du lycée, deux mois après s'être vu prescrire la pilule Mercilon au Planning familial du centre hospitalier du pays de Gier (Loire) », croit savoir le quotidien. Deux ans et demi après le décès de l’adolescente, la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation (CRCI) du Rhône aurais d’ailleurs admis que ce drame était « directement imputable à la prescription du contraceptif, au-delà de tout doute raisonnable ». La notice de la pilule Mercilon, comme celle des autres contraceptifs incriminés, ne mentionnait pas la hausse significative du risque d'accidents thrombemboliques veineux et d'AVC par rapport aux contraceptifs oraux de 2e génération, plaide l’avocat de la famille. Il considère qu’en parlant « de risques légèrement plus élevés, les laboratoires ont donné une information tronquée, faussement rassurante », tandis que l’Agence française du médicament (ANSM), elle n'a pas respecté le principe de précaution.
Les pilules de troisième et de quatrième génération sont au centre d’une polémique sur leur dangerosité à la suite de la plainte déposée, le 14 décembre dernier, par Marion Larat. Paralysée à 65% après un AVC, elle impute son état à la prise de sa pilule, Méliane. Son avocat, maître Jean-Christophe Courbis, affirme avoir déjà reçu 400 plaintes de jeunes femmes ou de familles se disant victimes de ces contraceptifs de dernière génération.