Le poids idéal est aussi une affaire de point de vue. Une enquête sociale internationale réalisée par l’Ined, s’est intéressée aux normes corporelles dans treize pays de quatre continents. Résultat : les représentations sociales joueraient un rôle essentiel sur notre corpulence. Ainsi en Corée du Sud où la silhouette mince est un idéal majoritairement partagé par tous, l’indice de masse corporelle (IMC) moyen est très faible (21,8 pour les femmes et 23,3 pour les hommes). À l’inverse, en Irlande où ce dernier est relativement élevé (26 pour les hommes et 24,7 pour les femmes), la silhouette corpulente est plutôt valorisée.
Mais si dans ces deux cas, les idéaux sont partagés par les deux sexes, d’autres pays imposent des normes corporelles différentes aux hommes et aux femmes. En France, par exemple, l’image de l’homme corpulent fait relativement consensus (62%) alors que la minceur est davantage valorisée pour les femmes (52%). Et alors que la différence entre idéaux masculins et féminins est la plus marquée de tous les pays étudiés, les Français et les Françaises enregistrent un écart important de leur IMC moyen (25,4 pour les hommes et 23,6 pour les femmes). À l’inverse en Uruguay, la forte corpulence est valorisée pour les femmes (52%) et la minceur préférée pour les hommes (62%). En revanche, l’écart enregistré entre l’IMC moyen des deux sexes reste relativement faible (26 pour les hommes et 25,4 pour les femmes).
Pourtant dans certains pays, les résultats ne sont pas toujours corrélés. Ainsi en Israël, en Bulgarie, en Slovaquie, au Mexique ou en Autriche, les femmes ont un IMC moyen similaire (autour de 25), mais un idéal dominant mince ou très mince. Même chose pour les hommes en Autriche, en Uruguay et au Mexique où la corpulence des hommes est assez élevée (autour de 26), alors que l’idéal masculin est mince. Pour les auteurs de l’étude, ces chiffres montrent donc l’existence d’une pression sociale à la minceur dans ces pays.
« L’écart entre corps désirable et corps réel est donc important dans nombre de pays. Dans un contexte social où les individus apparaissent responsables, voire coupables, de leur corpulence, l’insatisfaction qui en résulte quant à leur poids peut avoir des conséquences notables en termes de comportements, pouvant conduire à des régimes amaigrissants ou même à des dérèglements alimentaires », écrivent les auteurs. Et en effet, alors que la France fait partie des pays où l’IMC est le plus faible, il est aussi l’un de ceux où la volonté de perdre du poids est la plus fréquente chez les femmes : six Françaises sur dix déclarent vouloir perdre du poids.
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