Lorsqu'il s'habille le matin, Mark Zuckerberg ne tergiverse pas pendant un quart d'heure devant sa penderie pour savoir s'il va enfiler une chemise ou préférer un pull. Depuis des années, le patron de Facebook choisit encore et toujours la même tenue : un banal tee-shirt gris chiné et un hoodie à peine plus foncé. La preuve avec le cliché de sa penderie qu'il a dévoilé lundi 25 janvier pour signifier la fin de son congé paternité et son retour au travail.
S'il a avoué ne pas être porté sur la mode, Mark Zuckerberg a déjà invoqué d'autres raisons pour justifier le manque de diversité de sa garde-robe. "Je veux faire en sorte d'avoir le moins de décisions possible à prendre sur tout ce qui ne concerne pas la communauté [Facebook]. J'ai la chance d'être dans une position où chaque jour je me lève et peux aider plus d'un milliard de personnes, et j'aurais l'impression de ne pas bien faire mon travail si je dépensais mon énergie sur des choses superflues et frivoles", avait-il expliqué lors d'une conférence publique en novembre 2014.
Mark Zuckerberg n'est pas le seul "puissant de ce monde" à avoir une garde-robe minimaliste. Steve Jobs et son col roulé noir, mais aussi Barack Obama et ses éternels costumes bleus ou gris ont eux aussi adopté la philosophie selon laquelle porter chaque jour la même tenue permet d'arrêter de dépenser inutilement son énergie et de mieux se focaliser sur les choses importantes. "Je ne porte que des costumes bleus ou gris, j'essaie de réduire au minimum le nombre de décisions à prendre, expliquait ainsi Barack Obama à Vanity Fair en 2012 . Je ne veux pas en prendre en rapport avec ce que je porte ou ce que je mange, parce que j'en ai trop à prendre par ailleurs. Vous devez mettre en place une routine, vous ne devez pas être distrait par des choses triviales pendant votre journée."
Porter chaque jour la même tenue est aussi un moyen de s'affranchir des codes sociaux du vêtement, de déclarer la guerre à la dictature des codes blancs tout en affirmant sa personnalité.
"Imaginez toutes les choses que nous pourrions faire si nous ne nous conformions pas aux attentes déraisonnables de la société concernant ce à quoi nous devrions ressembler ; à quel point nous serions plus productives, au travail comme à la maison, à quel point nous serions satisfaites de nous montrer telles que nous sommes vraiment", déclarait en 2012 lors de la conférence TEDXSouthBankWomen la journaliste australienne Tracey Spicer, qui a décidé de ne plus porter de maquillage à l'antenne pendant une année entière.
Un point de vue que partage Matilda Kahl. En avril 2015, cette directrice artistique d'une agence de publicité new-yorkaise publiait une tribune dans Harper's Bazaar dans laquelle elle expliquait sa décision de troquer sa garde-robe fournie pour un seul et même uniforme de travail composé d'un chemisier blanc et d'un pantalon noir.
"Je ne sais pas comment m'est venue l'idée d'un uniforme de travail, mais assez rapidement, la solution à mes malheurs a pris la forme de 15 chemises de soie blanches et de quelques pantalons noirs. Petit détail personnel, je me souviens que ma mère aimait mettre des noeuds dans mes cheveux, alors j'ai décidé d'ajouter à cette tenue un petit noeud noir en cuir autour du cou. Pendant les mois les plus froids, j'ajoute une veste noire. J'ai acheté toutes ces pièces en un jour. J'ai beaucoup dépensé ce jour-là, mais depuis j'ai économisé - et j'économise encore - bien plus d'argent que je ne pouvais imaginer."
Débarrassée de la crainte de ne pas être assez habillée ou au contraire d'être trop lookée, la jeune femme affirme avoir gagné en tranquillité d'esprit. "Aujourd'hui, ce n'est pas seulement que je me sens bien dans mes vêtements, c'est que je n'y pense plus du tout."