C'est l'initiative de la Ville de Luxembourg en ce début d'année 2022 : fournir les toilettes publiques de distributeurs gratuits de protections périodiques (serviettes et tampons) et de préservatifs. Une démarche lancée jeudi 6 janvier et inspirée de celle entreprise par la commune de Walferdange, au nord de la capitale, qui entend contribuer à tacler la précarité menstruelle qui touchent nombreuses résidentes.
"Cela va rendre la vie meilleure pour les femmes", affirme ainsi Maurice Bauer, échevin aux affaires sociales de la Ville de Luxembourg, auprès du quotidien L'essentiel. Sept WC - hommes comme femmes - sont ainsi concernés pour ce qui constitue un projet-pilote d'"environ six mois", avant qu'il soit possiblement étendu à d'autres lieux : établissements sportifs, centres culturels... "Nous voulons envoyer un message fort, en 'détabouisant' le sujet de la menstruation", ajoute l'interlocuteur.
Sur place, plusieurs passantes saluent l'installation. "C'est définitivement utile", estime avec enthousiasme Maren, jeune Allemande de 20 ans, auprès du média. "Dans mon pays, des produits hygiéniques sont distribués dans quelques restaurants, mais pas dans des toilettes publiques".
Tatiana, 40 ans, ajoute que cela permet de "se prémunir contre l'inattendu", mais que le design des dispositifs gagnerait à être plus visible, notant que ceux-ci ne "se remarquent pas assez". Des retours qui contribueront sans aucun doute à les améliorer.
Et en France ? De ce côté de la frontière aussi, les choses avancent. Doucement mais sûrement. En Île-de-France par exemple, des serviettes et tampons 100 % coton biologique et garantis sans perturbateurs endocriniens sont distribuées gratuitement dans les lycées. Depuis la rentrée, les universités sont également concernées. Un distributeur destiné au milieu professionnel était également en lice pour remporter un prix au concours Lépine en 2021.
Sur tout le territoire, ce sont près de 2 millions de personnes qui souffrent de précarité menstruelle. Un chiffre éloquent que le gouvernement a entendu faire drastiquement baisser en promettant d'augmenter le budget alloué à ce fléau, après un combat acharné - et toujours d'actualité - de nombreuses militantes féministes.