Présidentielle : le grand oral télévisé de cinq candidats
Publié le 12 avril 2012 à 10:15
Par Marion Roucheux
Mercredi soir sur France 2 cinq candidats à la présidentielle se sont succédé, exposant leur programme. Pas de débat, donc, ni d’annonce surprise pour Nicolas Dupont-Aignan, Eva Joly, François Hollande, Marine Le Pen et Philippe Poutou.
Présidentielle : le grand oral télévisé de cinq candidats Présidentielle : le grand oral télévisé de cinq candidats© AFP
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C’était le premier volet du grand oral des candidats sur le plateau de l’émission Des paroles et des actes où mercredi soir se sont succédé la moitié des prétendants à l’Elysée. Pendant près de deux heures Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), Eva Joly (EELV), François Hollande (PS), Marine Le Pen (FN) et Philippe Poutou (NPA) se sont prêtés à l’exercice face aux journalistes, sans pour autant débattre entre eux.

C’est Nicolas Dupont-Aignan qui a ouvert le bal en début de soirée. Alors qu’il est crédité de 1,5% des intentions de vote dans les sondages, il a assuré qu’il n’était pas « un petit candidat », avant de dénoncer les deux favoris qui monopolisent la parole publique et sont « à genoux devant les puissances de l’argent ». Le candidat de Debout la République a par ailleurs répété sa volonté de sortir de l’euro et a conspué la loi de 1973, qui donne le droit aux banques de prêter à l’Etat et qui selon lui est en grande partie la cause de l’endettement de l’Etat.

C’est ensuite Eva Joly qui a pris la parole. La candidate EELV a d’abord reconnu que la campagne était « difficile » pour elle : « je suis coincée entre une gauche molle et une gauche folle », a-t-elle lancé. L’ancienne magistrate a ensuite renouvelé ses attaques envers Nicolas Sarkozy au sujet des affaires politico-financières auxquelles il serait mêlé. C’est « une anomalie de pouvoir solliciter un deuxième mandat alors que vous êtes cerné par des affaires judiciaires », a-t-elle assuré.

Arrive ensuite François Hollande. Le candidat socialiste, qui regrette que le chef de l’Etat agite le spectre de la crise en cas d’élection de la gauche au pouvoir, a dénoncé le fait que « certains essayent d'utiliser la crise de l'euro pour effrayer les Français de l'idée même de l'alternance ». « S'il y a eu la perte du triple A, c'est à cause de la gauche ou à cause de la droite ? C'est à cause d'une gestion que nous connaissons, des déficits qui se sont accumulés », a ajouté le candidat du PS. Interrogé sur l’ISF, suite aux déclarations de la chanteuse Françoise Hardy disant redouter de se retrouver « à la rue » en cas de hausse de cet impôt, M. Hollande a ironisé : « si les personnes à la rue payaient 40 000 € d’ISF, elles seraient heureuses ». Il a par ailleurs assuré qu’il ne ferait plus de nouvelle proposition, « je ne suis pas un candidat pochette surprise. J’ai un cap. Je m’y tiens ».

C’est ensuite Marine Le Pen qui a pris la parole sur le plateau de l’émission, se positionnant comme la candidate qui pense « hors du cadre » et représente « le brise-glace du conformisme politique et médiatique ». S’exprimant sur la Syrie et la Libye, la candidate du Front National a annoncé qu’elle refusera d’accorder le statut de réfugiés politiques à ceux qui demanderaient l’asile. Interrogée sur les événements de Toulouse, Mme Le Pen a par ailleurs assuré : « si j'avais été au pouvoir il y a 25 ans, Mohamed Merah n'aurait pas été Français ». Puis, revenant sur la question de l’avortement, Marine Le Pen a maintenu ses positions, évoquant des « avortements de récidive » en parlant des femmes qui « avortent trois fois ».

C’est enfin Philippe Poutou qui ferme le bal, abordant d’abord le modèle économique qu’il souhaite mettre en place. Le candidat du NPA a ainsi réaffirmé qu’il « faut prendre l’argent là où il est » : ceux qui « dirigent l'économie en font n'importe quoi, ceux qui possèdent s'enrichissent sur le dos de la population, aux prix de la précarité, du chômage, de conditions de travail qui se durcissent ». « Notre projet ce n'est pas la réquisition de la maison ou la voiture, mais la réquisition de logements vides c'est une loi qui existe et qui n'est pas appliquée », a-t-il poursuivi. Quant à savoir s’il souhaitait réellement devenir président, le candidat d’extrême gauche confie : « je suis un militant du NPA depuis des années, mais je ne veux pas faire une carrière politique. La politique, c'est l'affaire de tous. Ça surprend, surtout par rapport aux autres.... Besancenot n'a pas voulu continuer il m'a dit « ben tiens, fais-le, tu vas te faire chier toi aussi, à ton tour » ».
Les cinq prétendants restants à l’élection présidentielle seront présents jeudi soir sur le plateau de France 2, pour le deuxième volet de ces grands oraux électoraux.

Revoir l'émission en vidéo

Crédit photo : AFP

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