Un véritable séisme. L’annonce jeudi par PSA Peugeot Citroën de la suppression de 8000 postes en France ainsi que de l’arrêt de la production sur le site historique d’Aulnay-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ont fait l’effet d’une bombe, sociale, économique et politique.
Des comités d’entreprises doivent se tenir vendredi matin dans chaque site du groupe, afin de présenter aux salariés le contenu de ce plan, des précisions d’autant plus attendues sur les sites les plus touchés, Rennes et Aulnay-Sous-Bois. La direction a d’ores et déjà annoncé jeudi la fin de l’assemblage à Aulnay (3 000 postes) à partir de 2014, la suppression de 1 400 postes à Rennes (soit un poste sur quatre) et de 3 600 emplois dans les effectifs hors production tous sites confondus, dont 1 400 en recherche et développement. Sur les 8000 suppressions de postes, le groupe prévoit seulement 1 500 reclassements internes. Le groupe tentera par ailleurs de trouver des volontaires au départ. « Personne ne sera laissé au bord du chemin », a promis Philippe Varin, le patron du groupe, avant d’assurer qu' « il n’y aura pas de licenciements secs, nous proposerons une solution à chaque salarié ».
« La guerre est déclarée »
Pour les syndicats, « la guerre est déclarée ». Bernard Thibault, patron de la CGT, a ainsi promis sur RTL qu’il n’allait « pas prendre pour argent comptant cette annonce brutale de suppression d'emplois ». « Je rappelle qu'il y a un an, nos représentants avaient déjà donné cette information. Sans doute que le contexte électoral ne se prêtait pas à la confirmation de ce séisme », a-t-il lancé. Jean-Claude Mailly, leader de FO, voit dans ce plan social « une purge sévère ». Selon lui, « les salariés de PSA sont en train de payer la facture des erreurs stratégiques » du groupe à l'international, « notamment en Chine ». C’est « la colère » chez les salariés, a rapporté de son côté Anne Valleron, déléguée centrale CFE-CGC : « on est extrêmement choqués par l'ampleur du plan » confie-t-elle dans une interview à LCI.
Jean-Marc Ayrault exige une concertation
Dès jeudi, cette annonce a également provoqué un choc politique. François Hollande a exprimé sa « vive préoccupation ». Quant au gouvernement, il a réagi avec force. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a immédiatement réclamé que PSA étudie « toutes les alternatives ». Il exige de la direction d'engager « sans délai » une « concertation » avec notamment pour objectif « le maintien d'une activité industrielle sur tous les sites français ». Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif a quant à lui déclaré qu’il n’acceptait pas le plan social « en l’état ». Ce dernier, qui doit par ailleurs annoncer un plan d’aide à la filière automobile le 25 juillet, a indiqué qu’il réunirait « bientôt » les syndicats. Le Figaro voit dans ce plan le « premier test grandeur nature » du gouvernement Ayrault.
Crédit photo : AFP
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