Que sait-on au juste de Rishi Sunak ? Le nouveau Premier ministre britannique, successeur de la très passagère Liz Truss (qui a quitté son poste après un mandat de seulement 44 jours) suscite bien des attentes. Si son expérience politique est indéniable (il fut Ministre des Finances sous le gouvernement de Boris Johnson), la nomination de ce conservateur de 42 ans questionne les féministes britanniques.
"Si je deviens Premier ministre, je protégerai les droits des femmes et veillerai à ce que les femmes et les filles jouissent de la même liberté que la plupart des hommes tiennent pour acquises en se sentant à l'abri des agressions et des abus", avait assuré Rishi Sunak sur Twitter.
Mais qu'en sera-t-il vraiment de sa politique ?
Bien des médias britanniques, comme Stylist, se sont interrogés à ce sujet. Les promesses du Premier ministre semblent de prime abord en cohésion avec un envie de défendre les droits des femmes. L'homme politique insiste effectivement beaucoup sur la notion de sécurité - normal, il est conservateur - et assure que la violence à l'égard des femmes et des filles devrait être une "urgence nationale".
Par le passé, Sunak a ainsi assuré qu'il devrait par conséquent y avoir "une répression majeure" envers les potentiels agresseurs, partageant sa crainte, en tant que père de deux filles, de voir ces dernières être en danger en se "promenant le soir".
Avec moins d'insistance, le Premier ministre a aussi abordé d'autres causes au fil de ses nombreuses déclarations publiques. Comme celle des personnes LGBTQ, affirmant durant sa campagne qu'il "fera progresser les droits des LGBT+ s'il devenait Premier ministre" en "s'attaquant aux cas de crimes de haine", insistant sur l'importance d'une "société tolérante" tout en déclarant que les personnes transgenres "devaient être respectées".
Un Premier ministre prometteur donc ? Pas forcément... D'une part, l'ancien député avait voté "contre" à la proposition pourtant salutaire d'un rapport annuel chargé d'analyser l'écart de rémunération entre les sexes, et comment y remédier. Une autre proposition de rapport, dédié quant à lui à évaluer l'impact des politiques gouvernementales sur les femmes, a également reçu son vote négatif. Pas très enthousiasmant.
De plus, relate Glamour UK, Rishi Sunak avait été accusé de transphobie. "Quand il s'agit de faire la distinction entre un homme et une femme, les faits de base de la biologie restent extrêmement importants", avait-il notamment déclaré à la Chambre des communes. Des propos qui lui avaient valu d'être dénoncé par l'association de défense des droits des personnes trans Gendered Intelligence, fustigeant un langage "déshumanisant", réduisant les personnes trans "aux parties de leurs corps".
Mais ce n'est pas tout. Sunak s'était généralement abstenu lors des votes relatifs aux enjeux de santé des femmes, comme le fait de faciliter l'accès à l'avortement et aux pilules abortives pour les femmes britanniques. Peut-être pas le plus féministe des ministres donc. Quand bien même, note le site She's the people, ce père de famille aime à rappeler qu'il fait lire à ses filles des livres sur Frida Kahlo, Michelle Obama, Marie Curie ou encore Maya Angelou...