La prise de parole autour des menstruations et des symptômes que le cycle menstruel peut engendrer sur le corps des personnes concernées est particulièrement rare dans le sport de haut niveau. Un contexte qui rend le commentaire de la joueuse chinoise Qinwen Zheng d'autant plus important.
Ce lundi 30 mai, à l'issue de son match face à Iga Swiatek en 8e de finale de Roland-Garros, la championne a expliqué en conférence de presse que "sa baisse de régime était liée à des douleurs périodiques". A "des trucs de filles", comme elle préfère les appeler - signe d'un tabou encore bien ancré.
Pendant la rencontre, Zheng était revenue des vestiaires avec un bandage à la cuisse, laissant imaginer un problème musculaire. "C'était aussi compliqué avec la jambe, mais ce problème-là était facile comparé à ce que je ressentais au ventre. C'est juste des trucs de filles. Le premier jour, c'est toujours dur. Mais je dois jouer avec cette grosse douleur du premier jour. Je ne peux pas aller contre ma nature."
Et d'ajouter : "J'aimerais être un homme sur le court dans ce genre de moments. Je n'aurais pas à souffrir de ça."
Celle qui s'est inclinée (6-7 [5], 6-0, 6-2) face à son adversaire polonaise, invaincue depuis février, a commenté plus en détails sa performance : "Dans le premier set, j'ai juste essayé de jouer mon jeu. J'étais capable de vraiment être là et d'avoir la bonne attitude". Seulement, cette dynamique n'a pas duré.
"Plus le match avançait, et plus j'avais des douleurs au ventre. Je voulais me battre, je le voulais vraiment mais je n'avais plus la force donc c'était vraiment difficile. Je n'ai pas pu montrer mon tennis dans les deuxième et troisième sets", regrette Qinwen Zheng.
Un tournoi qui lui laissera peut-être un goût amer, mais qui n'est pas exempt d'une petite victoire : celle d'avoir abordé une thématique trop longtemps stigmatisée et silenciée devant les caméras du monde entier. Et rien que pour cette avancée spontanée, on dit bravo !