Cela faisait longtemps qu'on avait pas assisté à plus absurde scandale. En Finlande, tous les regards se tournent vers la Première ministre Sanna Marin depuis qu'une vidéo de cette dernière, la dévoilant en train de danser avec des amies lors d'une soirée festive, circule sur les réseaux sociaux. Opposants politiques et internautes sexistes pointent du doigt l'attitude soi-disant "déplacée" de la plus jeune cheffe de gouvernement au monde.
Cette dernière a beau avoir expliqué qu'il s'agissait d'une soirée privée normale (des amies, de la danse, quelques verres d'alcool), ces images ont engendré un bad buzz médiatique intense. Tant et si bien que la ministre de 36 ans a même dû passer un test de dépistage antidrogue pour faire taire les rumeurs les plus virulentes. En fait-on autant des leaders qui, on l'imagine, passent eux aussi des soirées agitées ? On en doute...
Mais les vidéos de soirée de Sanna Marin n'ont pas simplement suscité l'ire des individus rétrogrades.
#SolidarityWithSanna. C'est le mot-clé qu'ont choisi les Finlandaises pour soutenir Sanna Marin face au déferlement de misogynie dont elle est la cible. Dans les vidéos griffées de ce hashtag, des anonymes dansent et chantent. Tout simplement. Une manière symbolique de se mettre du côté de la Première ministre, dans la joie et la bonne humeur. Une solidarité sororale bienvenue.
Sur Twitter, les commentaires pleuvent pour épingler l'aberration d'un tel scandale : "C'est le pseudo-scandale politique bien sexiste comme on aime. Quand Boris Eltsine et Bill Clinton étaient saouls, en fou rire et représentation publique de chefs d'Etat, c'était potache. Sanna Marin ne peut même pas danser en soirée privée", a fustigé la cinéaste Amandine Gay. Les dirigeants politiques font la fête. Ils s'enivrent aussi parfois, ronflent, tombent, rient, tachent leurs vêtements, dansent, vomissent. Ce sont des êtres humains. Passez à autre chose", abonde la sénatrice écologiste Mélanie Vogel.
Comme le relate Franceinfo, la cheffe du gouvernement finlandaise assume totalement ce qu'elle est, et ce qu'elle fait : "Je compte bien rester la même personne que j'ai toujours été. Nous vivons en démocratie, et il y a des élections pour régler ce genre de débat", a-t-elle assuré à l'adresse des médias et de son peuple. Limpide.