La France doit « sans tarder » faire évoluer certaines normes de sécurité de ses centrales nucléaires : c’est le constat qu’a fait l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), tout en jugeant toutefois que les installations françaises sont « sûres ». Ainsi, aucun des 58 réacteurs nucléaires français ne mérite d’être fermé, mais certaines installations doivent être revues.
Suite à la catastrophe de la centrale de Fukushima qui a suivi le séisme et le Tsunami survenus au Japon le 11 mars 2011, des tests de résistance ont été lancés en Europe auprès des installations nucléaires. L’objectif : vérifier si elles étaient à même de résister à des catastrophes naturelles extrêmes comme des séismes ou des inondations graves.
Dans un rapport de 500 pages rendu jeudi, l’IRSN souligne ainsi que « l’accident de Fukushima, mais également les évaluations complémentaires de sûreté, mettent en évidence la nécessité de faire évoluer sans tarder certains référentiels de sûreté des installations ». Les experts estiment en effet que certains référentiels devront être revus avant les réexamens décennaux classiques. « Par exemple, il faut que, dans chaque réacteur, il y ait au moins un générateur diesel qui soit en hauteur, indépendant et protégé, y compris son alimentation, et qui tienne même en cas de séisme très violent », précise le directeur général de l’IRSN, Jacques Repussard.
Par ailleurs, M. Repussard, a souligné au cours d’un point presse des écarts de conformité avec la réglementation sur certaines installations. L'IRSN cite par exemple l'insuffisance des réserves d'eau d'alimentation de secours des générateurs de vapeur, ou encore certains points d'ancrage de tuyauterie qui ne résisteraient pas à un séisme. « Ce sont de petits défauts qui peuvent avoir des conséquences graves », a-t-il estimé.
Les sites nucléaires de Gravelines, Saint-Alban et du Tricastin, proches d'installations industrielles, « devraient prendre en compte les phénomènes dangereux associés aux sources d'agression des installations industrielles » ainsi que les « agressions liées aux voies de communication » et « évaluer leurs conséquences sur les installations nucléaires de base », souligne le rapport. Quant à la situation de l'EPR de Flamanville (Manche), en cours de construction, l'IRSN estime qu'il est « mieux protégé » vis-à-vis des agressions externes que les réacteurs actuellement en exploitation, car il a « bénéficié dès sa conception de dispositions supplémentaires ».
Crédit photo : AFP
Les Français manquent d’informations sur le nucléaire
Explosion sur un site nucléaire : risque de fuite radioactive
Mystérieuses traces radioactives dans l’air
Radioactivité : l’eau potable va être testée en France