"Le miroir de l'explosion de la précarité en France". C'est ainsi que le média spécialisé Boursorama définit MaMaMa l'espace d'un reportage immersif. Derrière ce nom familier, une association, et pas n'importe laquelle. Cela fait déjà huit mois que ses quatre instigatrices bénévoles poursuivent un but salutaire : venir en aide aux femmes et mères de famille en leur apportant nourriture et biens. A elles, oui, mais surtout, à leurs bébés.
Une initiative lancée au premier confinement, et qui a perduré durant le second - ou reconfinement pour les intimes. Une période qui ne fait qu'exacerber les discriminations, celles que vivent par exemple les personnes sans-abri. Réalité d'autant plus regrettable qu'elle touche les invisibles de notre société, invisibles dont font partie les mères précaires, parfois mamans solos, bien souvent mamans isolées, affrontant la dureté du quotidien.
L'idée de MaMaMa est donc simple : répondre aux besoins de populations insuffisamment prises en compte (les nourrissons notamment) en distribuant des colis alimentaires d'urgence, mais aussi des produits hygiéniques, des couches, des vêtements. Comme pour prouver que la solidarité survit envers et contre tout au coronavirus.
"D'après la fédération des banques alimentaires, 30 000 nourrissons en Île-de-France ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence", explique à ce titre Magali, l'une des instigatrices, sur les ondes de France Bleu. "On a des mamans qui nous racontaient que leur enfant n'avait pas mangé depuis un ou deux jours ou qu'elles faisaient cuire du riz et récupéraient l'eau de cuisson pour leur donner dans le biberon la place du lait", poursuit la bénévole.
Aujourd'hui, c'est à plus d'une centaine de Centres de Protection Maternelle et Infantile (ou PMI) du département de Seine-Saint-Denis que l'asso distribue des colis d'urgence. L'occasion de combler les besoins de familles en manque de produits plus onéreux (comme les couches) mais aussi ceux des femmes et mères. Sur son compte Instagram, MaMaMa explique effectivement "lutter contre la précarité menstruelle" par le biais de ses colis.
Beaucoup de missions en une seule, donc. Au sein d'un hangar situé dans le 93, les familles précaires peuvent même avoir accès à des livres, des jouets, ou encore des peluches, comme le rapporte ce reportage de RTL. Mais alors que des milliers de ces paquets ont déjà été distribués au gré des mois, l'association n'hésite aujourd'hui pas à solliciter l'aide d'autrui face à l'accumulation des demandes. "Vous pouvez agir à nos côtés en devenant bénévole ou en donnant !", rappelle ainsi MaMaMa sur ses réseaux sociaux. A bon entendeur...