"Je viens d'enlever un tampon qui était resté à l'intérieur [du vagin d'une femme] pendant plus d'une semaine. Comment se passe votre soirée ?", lançait sur Twitter un urgentiste d'un hôpital public britannique, accompagnant son court texte d'un emoji qui pleure de rire et d'un autre qui manque de vomir. Rapidement, les commentaires ont commencé à souligner à quel point ses mots étaient culpabilisants et stigmatisants, principalement lorsqu'ils sont formulés par un soignant.
"Quelle publication misogyne", lâche une internaute, visiblement écoeurée elle aussi, mais pas pour les mêmes raisons. "Pourquoi être médecin si c'est pour être dégoûté par quelque chose que la moitié des patients que vous traitez peuvent potentiellement ressentir ?"
Une autre ironise, évoquant le succès du tweet aujourd'hui supprimé : "J'espère que les retweets ont valu la peine de mettre les personnes qui ont leurs règles mal à l'aise de demander une assistance médicale dans une situation qui peut mettre leur vie en danger". "Le nombre de professionnels de la santé qui en rient est dégoûtant", dénonce une jeune femme. "Vous devriez avoir honte, imaginez ce qu'elle ressentirait si elle voyait ça ! Imaginez si quelqu'un d'autre avait ce problème et se décourageait à demander de l'aide !"
Car c'est bien là le problème autour du partage de cette anecdote : la façon dont la personne censée n'apporter aucun jugement, mais plutôt une oreille attentive, devient la source de complexes nocifs. Et parfois dangereux. Porté trop longtemps, un tampon peut entraîner un choc toxique (un syndrome provoqué par les toxines libérées par certaines souches de bactéries courantes qui attaquent le foie, les reins ou encore les poumons) qui, s'il n'est pas traité rapidement, peut s'avérer fatal.
Interrogée par Grazia UK, Amy raconte qu'elle a elle "oublié" son tampon pendant deux mois. Et qu'elle a eu de la chance de tomber sur une médecin bienveillante : "En voyant ce tweet, je me suis sentie très chanceuse d'avoir une femme médecin, elle m'a mise à l'aise même si ce n'était évidemment pas un travail agréable pour elle", confie la jeune femme. "Ce médecin (l'auteur du tweet, ndlr) semble ne pas être fait pour ce travail, (...) le fait qu'il fasse en sorte que les femmes se sentent jugées pour rien est assez effrayant."
Pour la Dre Stephanie DiGiorgio, ce comportement est impardonnable. "Apprenez cela dès le début de votre carrière, les tweets comme celui-ci ne sont pas OK. Retirez-le maintenant. Humilier les patients sur les réseaux sociaux n'est jamais acceptable". A bon entendeur.