Les règles sont rarement une partie de plaisir. Entre ballonnement, fluctuation d'hormones, fatigue et douleurs qui nous donnent envie de rester au lit pendant des jours, on a qu'une envie : abandonner notre corps quelques temps et y revenir quand il aura décider de nous épargner le martyr. Et parce qu'une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, il semblerait qu'un autre symptôme menstruel soit à considérer : l'insomnie menstruelle. Joie, bonheur et explications d'un phénomène à grande ampleur.
L'insomnie périodique fait référence à notre incapacité à dormir avant et pendant nos règles, définit une étude menée pour la marque de produits menstruels Bodyform. Le rapport révèle ainsi que les femmes perdraient en moyenne cinq mois de sommeil au cours de leur vie en raison de l'inconfort, de l'anxiété et de la peur que beaucoup d'entre nous ressentent la nuit pendant que, disons-le, on se vide quasiment de notre sang.
Les chiffres évoqués parlent d'eux-mêmes : 69 % des personnes menstruées ont une qualité et une quantité de sommeil inférieures pendant leurs règles ; en moyenne, les concernées perdent 3 802,5 heures ou 158 jours (environ cinq mois) de sommeil à cause de leurs règles au cours de leur vie ; et 30 % d'entre elles ont du mal à dormir pendant cette période parce qu'elles craignent que leur produit hygiénique ne coule et ne tache leurs draps. Edifiant.
"Cela peut être dû à des changements hormonaux au cours de notre cycle menstruel. Les deux principales hormones qui contrôlent votre cycle menstruel sont l'oestrogène et la progestérone", développe Glamour UK.
"Dans la semaine précédant vos règles, votre taux de progestérone augmente. Votre corps se prépare à une éventuelle grossesse. Mais si vous ne tombez pas enceinte, votre taux de progestérone chute alors de façon spectaculaire. Cela provoque le début de vos règles, car la muqueuse de votre utérus est éliminée. La progestérone a un effet somnifère." La chute brutale du taux de progestérone juste avant les règles pourrait expliquer pourquoi le syndrome prémenstruel provoque des insomnies.
Mais ce n'est pas tout : cette difficulté à bien dormir peut aussi être liée à des changements de température corporelle. "En effet, votre température corporelle s'abaisse naturellement à l'approche de l'heure du coucher, ce qui vous permet de dormir confortablement et de trouver un sommeil plus profond. Elle est plus élevée d'environ 0,3 à 0,7 degré Celsius après l'ovulation et reste élevée jusqu'au début de vos règles. Votre température corporelle redescend ensuite à sa température normale. Comme votre température corporelle est plus élevée juste avant vos règles, cela peut avoir un effet sur votre sommeil."
Reste à savoir : que faire pour atténuer le phénomène ? D'après le média qui s'est entretenu avec la marque à l'origine de l'étude, il s'agirait d'aménager ses cycles de sommeil fonction de son cycle menstruel. Comprendre : essayer de dormir davantage les jours précédant les règles. A coup de siestes, d'heure de coucher avancée, de diminution des soirées jusqu'à l'aube. Il n'y a plus qu'à.