"Je suis censée être intelligente en fait. Je n'ai pas besoin d'être musclée". Voilà la belle punchline envoyée par l'actrice Melanie Lynskey à l'encontre de ses détracteurs, venus contester sur Twitter son statut de leadeuse d'un mouvement révolutionnaire dans un monde post-apocalyptique. Statut qu'elle assume en incarnant Kathleen dans la série The Last Of Us, diffusée sur Prime Video.
Sur les réseaux sociaux, l'actrice a été la cible de remarques bien sexistes, la jugeant insuffisamment "badass" - dure à cuire, coriace - pour endosser un tel rôle, celui d'une femme d'action. La star de téléréalité Adrianne Curry a notamment commenté sur Twitter : "Le physique de Melanie Lynskey évoque toute une vie de luxe, pas celui d'un chef de guerre post-apo", ironisant : "Où est Linda Hamilton quand on a besoin d'elle ?".
Un clin d'oeil à l'actrice de Terminator, interprète de Sarah Connor, emblème des héroïnes musclées et, justement, dures à cuire. Une remarque que n'a pas laissé couler Melanie Lynskey...
"Je suis censée être intelligente en fait. Je n'ai pas besoin d'être musclée. C'est à ça que servent les hommes de main", a aussitôt rétorqué avec malice l'actrice à l'encontre de sa détractrice. En outre, Melanie Lynskey a précisé que les photos que relayait Adrianne Curry afin d'appuyer son "argumentaire" limité étaient issues d'un shooting fashion pour le magazine InStyle, loin, très loin de l'univers de The Last of Us... Difficile de comparer ces clichés au monde d'un Terminator donc...
"Dans The Last of Us, je joue une personne qui a méticuleusement planifié et exécuté le renversement d'un gouvernement militaire", a encore précisé l'interprète néo-zélandaise. Une répartie qui n'a pas vraiment plu à Adrianne Curry puisque, relate Entertainement Weekly, celle-ci a fermé son compte Twitter depuis.
"Dans cette série, je ne suis pas la personne la plus cool mais l'organisatrice, celle qui sait, planifie, peut effectuer plusieurs tâches à la fois et s'avère décisive. Les femmes, et en particulier les femmes occupant des postes de direction, sont sans cesse passées au crible. Leur voix est trop aiguë. Leur voix est trop douce. Elles font trop attention à son apparence. Ou pas assez. Sont trop en colère. Ou pas assez...", a déploré l'espace d'un thread Melanie Lynskey. Elle explique ainsi avoir souhaité que son personnage "soit féminin, à la voix douce, tout ce qui pour les gens est synonyme d'être faible". Histoire de dégommer les stéréotypes de genre. Et notamment, celui de la "femme forte", modèle inspirant, mais aussi source d'injonctions pour les femmes.
Cet échange démontre bien toute la difficulté éprouvée à proposer de nouvelles icônes féminines, aussi bien dans le cinéma d'action que dans la science-fiction : les actrices sont bien trop souvent renvoyées à des jugements de valeur qui n'ont guère de rapport avec leur interprétation, mais embrassent déjà des diktats et des stéréotypes malheureux. Un sexisme qui n'est guère futuriste mais bien actuel hélas.