La vidéo dure quelques secondes, le temps pour l'actrice et modèle Dakota Fink d'orchestrer une blague qui marquera les esprits, et fera réagir jusque dans les rangs des célébrités hollywoodiennes. On la voit se filmer en mode selfie, alors qu'elle déchire ce qui semble être des couches de masque de beauté sur son visage. Sur la séquence, elle écrit : "Retour à l'époque où les hommes ne savaient pas que nous devions enlever des couches de notre peau après nos règles". Et en légende : "Comment ont-ils pu ne pas savoir ça ?".
Rapidement, d'autres utilisatrices rentrent - sciemment - dans le jeu. "Merci beaucoup d'avoir normalisé cela ! Les femmes n'ont pas besoin d'être insécurisées à ce sujet !", lâche notamment l'ancienne joueuse de volley professionnelle et influenceuse Victoria Garrick. "Mon mari a divorcé quand il a découvert ça", lance encore une internaute sur TikTok, sous la publication. "Moi et ma soeur l'appelons notre 'peeling mensuel'", renchérit une autre.
Une dernière plaisante, usant alors d'un réjouissant second degré : "A toutes celles qui disent que la leur n'a pas encore commencé à peler : le corps de chacune est différent, donc bien sûr nous ne commencerons pas tous au même âge. Un peu comme nous n'avons pas nos règles au même âge. La mienne a commencé à peler à 17 ans alors que celle de mon amie a commencé cette année à 24 ans".
Autant de commentaires qui ont semé le doute chez certains hommes, mais aussi d'autres femmes. "C'est donc vrai... pour toutes les filles, femmes et non-binaires qui ont des règles, je suis tellement désolé que vous ayez à traverser tant de choses", lance sérieusement un internaute. "Mon dieu c'est vrai ???", s'interroge un deuxième, après avoir questionné sa copine sur le sujet. Aïe.
Si le prank peut être interprété comme un savoureux moyen de prendre au piège les plus crédules et naïf·ve·s, il met également en lumière une réalité dont les conséquences dépassent les réseaux sociaux : la façon dont le sujet des règles est particulièrement peu abordé au sein de notre société, et encore moins maîtrisé par nombreux hommes (voire, par les personnes concernées elles-mêmes).
En mars, un sondage britannique révélait que 70 % d'entre eux ressentaient de la gêne à l'idée de parler de menstruation avec leur partenaire au bout de 6 mois de relation. En 2019, 32 % affirmaient qu'il ne serait "pas professionnel" de le mentionner au bureau. Des chiffres qui en disent long sur les non-dits et la stigmatisation qui perdure autour de ce phénomène naturel, concernant la moitié de l'humanité. Et en voyant le succès du canular, force est de constater qu'il serait grand temps que ces barrières tombent.