La chasse à l'homme menée par la police depuis trois jours vient de connaître son terme, mercredi 20 novembre au soir. En fin d'après-midi, alors que l'enquête semblait faire du surplace – un suspect avait été relâché après avoir longuement été interrogé mardi soir -, un témoin s'est présenté au commissariat de Courbevoie (Hauts-de-Seine) en livrant le nom d'un homme qu'il hébergeait depuis une quinzaine de jours : Abdelhakim Dekhar.
D'après ce témoin, il présentait une « forte ressemblance physique » avec la personne recherchée, suite aux images issues de la vidéosurveillance qui avaient été diffusées dans le cadre d'un appel à témoin. Selon une source proche de l'enquête, le témoin aurait indiqué qu'Abdelhakim Dekhar « lui aurait confié, en évoquant l'affaire du tireur, 'j'ai fait une connerie' ».
Vers 19h, Abdelhakim Dekhar, aurait alors été repéré dans un véhicule stationné dans un parking souterrain de Bois-Colombes (nord-ouest de Paris). Arrêté dans un état de « semi-inconscience », le tireur présumé n'a pu être entendu et a été transféré dans un hôpital parisien dans le cadre d'une garde à vue médicalisée. Les autorités supposent qu'il aurait peut-être tenté de se suicider par la prise de médicaments ». Abdelhakim Dekhar n'était pas en mesure d'être entendu et a été transféré dans un hôpital parisien dans le cadre d'une garde à vue médicalisée.
Abdelhakim Dekhar n'est pas inconnu des services de police français. Soupçonné d'être « le troisième homme » de l'affaire Florence Rey-Audry Maupin, il fut condamné à quatre ans de prison en 1998 pour « association de malfaiteurs ». Le 4 octobre1994, Florence Rey et son compagnon Audry Maupin avaient tué un chauffeur de taxi et trois policiers lors d'une course poursuite sanglante dans Paris. Abdelhakim Dekhar leur aurait fourni le fusil de chasse utilisé pour les meurtres.
Habitué des squats fréquentés par la gauche radicale durant les années 90, et plus connu sous le pseudonyme « Toumi », il expliqua, lors du procès, à la Cour qu'il était en réalité un espion en mission de la Sûreté militaire algérienne, chargé d'infiltrer l'ultra-gauche qui aurait eu des accointances avec les islamistes et le GIA algérien. Version à laquelle les juges n’ont pas cru, les experts psychologiques ayant clairement établi le portrait de l'accusé comme un « individu aux tendances affabulatoires et mythomaniaques ».
Selon Manuel Valls, ministre de l'intérieur, le suspect était « probablement parti à l'étranger », ajoutant qu'il « va falloir connaître le parcours de cet individu afin de connaître toutes ses motivations ». La mise en place du fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg), après la condamnation d'Abdelhakim Dekhar expliquerait la difficulté des policiers à identifier les empreintes découvertes sur les différents lieux des tires.
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