La trichotillomanie est un trouble obsessionnel compulsif qui pousse les personnes qui en souffrent à se tirer les poils pour se les arracher. Cela peut être les cheveux, mais aussi les sourcils, les cils ou les poils sur le corps. On peut comparer cette manie à celle de se ronger les ongles.
Pour Liz Kamarul, designeuse et décoratrice d'intérieur, ce sont ses cils et ses sourcils. Dans un message posté sur son compte Instagram aux 111 000 followers, elle se dévoile pour la première fois : "Mon expérience journalière avec la trichotillomanie, c'est à peu près ça : je me lève le matin et je me regarde dans la glace. Tout ce que je vois, c'est le manque de cils et de sourcils. Cela me rend triste parce que tout ce que je veux, ce sont de longs et séduisants cils, et je sais que je ne peux pas en avoir. J'en ai eus, et c'est de ma faute s'ils sont partis."
Habituellement, Liz Kamarul se met en scène. Elle poste les jolies réalisations de décoration chez elle. Mais elle est souvent photographiée de loin, son visage caché par ses cheveux. Elle a d'ailleurs teint ses cheveux en gris après avoir eu des cheveux blancs dès l'adolescence. On remarque sur les photos le trait de maquillage insistant sur ses sourcils.
Dans son message, elle continue à décrire comment son ressenti face au miroir : "Je me penche plus près et je regarde plus en détails les quelques poils épars qui restent. Un est de travers, un est court, l'autre est long et ils sont tous n'importe comment et je continue à les arracher. Même si je ne le veux pas. Mais encore une fois je le fais. Cela n'a aucun sens. C'est frustrant".
Aujourd'hui, sa maladie lui fait moins de peine : "Au fur et à mesure que le temps passe, je grandis, j'évolue et je deviens une personne plus forte qui n'a pas besoin de ses sourcils pour se sentir bien et de valeur. La beauté est tellement plus que juste nos poils et notre corps ou nos attributs."
La blogueuse lance un message aux personnes qui souffrent du même mal : "La trichotillomanie me rend parfois déprimée mais moins qu'avant. Je m'en soucie moins maintenant et j'écris ce post pour toutes les personnes qui luttent contre ça aussi. Sachez que vous n'êtes pas seules et vous n'êtes pas folles et vous irez bien."
Parmi les personnes qui suivent Liz Kamarul, beaucoup partagent leur propre expérience : "Maintenant mes cils sont tous là mais je sais qu'il ne faudra pas longtemps avant que j'ai une crise et qu'ils soient tous partis. Je ne savais même pas que c'était quelque chose avant il y a deux ans et je ne me sens plus aussi bizarre. Honnêtement, j'ai plus de soulagement à me les arracher que de me soucier de quoi j'ai l'air."
Ou encore : "J'ai des difficultés avec ça depuis la sixième, j'ai maintenant bientôt 34 ans. Le haut de ma tête et mes sourcils... C'est une bataille qui n'en finit pas, mais comme vous, je ne me flagelle plus comme avant à cause de ça. Et je suis honnête avec mon coiffeur (j'ai passé presque deux décennies à leur dire que je m'étais brûlée dans un accident bizarre)."
Liz Kamarul n'est pas la première à parler de sa maladie. En 2014, la jeune Rebecca Brown avait dévoilé une vidéo compile de selfies pris entre ses 14 ans et ses 21 ans. Souffrant de dépression, la trichotillomanie l'avait rendue presque chauve. En effet, cette maladie n'est souvent que le symptôme d'un mal plus profond comme le stress ou la dépression.
Comme cette internaute, les personnes qui souffrent de trichotillomanie (1% de la population) n'osent pas en parler. Le post honnête de Liz Kamarul ? Un premier pas salutaire pour libérer la parole et les maux.