"Dans 8 cas sur 10, l'auteur du viol fait partie de l'entourage", "Rien ne devrait innocenter un violeur"... En matière de prévention, le Collectif féministe contre le viol pointe régulièrement du doigt ceux qui sont à l'origine de l'agression. Une façon de communiquer que ne semblent pas partager nos voisins d'Outre-Manche. La police du Sussex, comté situé au sud de Londres, vient en effet de proposer une façon bien peu commune de mettre en garde contre les tentatives de viol. Comment ? En blâmant les femmes qui peuvent en être victime.
Le message des forces de l'ordre semble clair : pour endiguer ce fléau, mieux vaut prévenir les potentielles victmes de ne pas tenter le diable plutôt que de dissuader les éventuels agresseurs. Un raisonnement dont l'efficacité laisser à désirer et que plusieurs internautes se sont empressés de dénoncer sur les réseaux sociaux.
En réaction à ces affichages, la coalition "End Violence Against Women" a déploré le manque d'efficacité de ce type d'action, doutant de la pertinence d'une dépense de l'argent public pour produire de tels messages. "On doit dépasser les campagnes de la police qui commandent aux femmes la façon dont elle doivent réagir pour rester en sécurité. On doit s'adresser à ceux qui peuvent perpetrer des viols et les en dissuader", a expliqué Sarah Green membre du collectif au site i100.
Au-delà de ces arguments, la jeune femme avance que ce type de message pourrait en plus avoir un effet dévastateur sur les victimes. En effet, il pourrait dissuader certaines femmes de parler et porter plainte en insinuant qu'il est du devoir des victimes d'éviter que ces actes ne se produisent.
Malgré la controverse suscitée par ces affiches, la police du Sussex a affirmé ne pas souhaiter repenser sa campagne. "Le viol n'est jamais la faute de la victime, mais comme pour tous les crimes, nous devons réduire le nombre de ces dernières de toutes les manières possibles", s'est défendu l'inspecteur en chef Katy Woolford . "Il est vital de prendre conscience de sa vulnérabilité, de façon à ce que les mesures puissent être prises pour protéger les victimes", a-t-elle poursuivi.