Mettre les règles au cœur d’un projet artistique, c’est l’idée originale de la photographe Marianne Rosenstiehl. « Depuis mon adolescence, je suis intriguée par l’absence de ce phénomène physiologique que sont les règles et qui participent pleinement à la vie intime de la moitié du genre humain » explique l’artiste dans la présentation de son expo. Elle a alors réalisé une série de 24 photos, exposées dans la galerie Le petit espace dans le 10e arrondissement de Paris, qui explorent la période menstruelle de l’adolescence à la ménopause.
L'artiste qui explique avoir étudié les mythes autour des règles pour entreprendre son projet, illustre de manière frontale ou décalée, les croyances qui entourent ce rendez-vous mensuel et intime de la femme.
Par exemple, dans le cliché intitulé « Les limaces », la photographe met en scène une tradition vieille du 18e siècle qui voulait que les femmes traversent, pendant leurs menstruations, les champs pour tuer les insectes. Sur une autre photographie de l'exposition, on découvre une femme rousse qui porte un homme dans ses bras. L'image fait référence à une vieille croyance qui dit que les rousses ont été conçues au moment des règles de leur mère.
Marianne Rosenstiehl a choisi de donner à son exposition le même nom que donnent certaines Anglaises à leurs menstruations : « The Curse », littéralement traduit : la malédiction. Et elle explique à l'AFP que son travail se veut au-delà de la provocation : « Pour chaque image, un travail de maturation m'a permis de me libérer de toute tentation militante. » Et de conclure que son idée est de « proposer une représentation contemporaine qui puisse permettre à chacun de voir et de réfléchir sur le sujet. »