La vaccination n'était d'abord pas particulièrement recommandée aux femmes enceintes. En cause, un manque de données médicales quant aux effets que pouvaient provoquer les injections sur la grossesse et la patiente. Depuis le 2 mars cependant, et un rapport communiqué par la Haute autorité de santé (HAS), certaines femmes enceintes peuvent désormais y recourir.
"L'administration des vaccins contre la Covid-19 chez la femme enceinte n'est pas contre-indiquée", affirme l'institution, et doit être envisagée si "les bénéfices potentiels l'emportent sur les risques pour la mère et le foetus."
Mais alors, quels sont ces facteurs de risques ?
Il y en a deux, d'après la HAS. D'abord, les comorbidités telles que l'obésité et le diabète. Ensuite, l'âge de la future mère, en particulier les "plus de 35 ans qui ont plus de risques d'être hospitalisés avec une grossesse", précise-t-elle. Le but notamment : éviter les naissances prématurées.
"La vaccination prévient des formes sévères de Covid-19, des accouchements prématurés ainsi que de la mortalité maternelle et périnatale. En outre, les anticorps sont transmis pendant la grossesse et l'allaitement, ce qui protège le bébé", explique la gynécologue-obstétricienne à l'hôpital universitaire de Gand Dre Isabelle Dehaene, membre de la taskforce "Vaccination" belge, lors d'un briefing. En Belgique, l'organisme gouvernemental recommande ainsi à toutes les femmes enceintes de se faire vacciner. Et même à celles qui songeraient seulement à démarrer une grossesse.
D'après plusieurs études menées sur 4 000 femmes enceintes atteintes du Covid au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, celles-ci auraient ainsi "60 % de risques supplémentaires" d'accoucher bien avant la date de terme, appuie à son tour le Dr Frédéric Debiève, chef du service d'obstétrique aux Cliniques universitaires Saint-Luc. Et d'ailleurs, "il n'y aucune raison de penser que le vaccin ne serait pas efficace ou qu'il serait dangereux", ajoute-t-il.
Pour ce qui est de sa prescription, la HAS estime qu'elle devrait être autorisée aux médecins traitants et sages-femmes qui suivent la personne à risques. De plus, l'autorité publique et indépendante conseille d'opter pour les vaccins à ARN messager tels que Pfizer et Moderna, le vaccin à vecteur viral d'AstraZeneca étant davantage susceptible de provoquer de fortes fièvres. Une déclaration qui devra être validée par le ministère de la Santé pour entrer en effet, lequel peut choisir ou non de suivre ses recommandations.