Invitée sur le plateau de BFMTV ce mercredi 23 février, Valérie Pécresse, candidate Les Républicains à la présidentielle, s'est confiée sur l'agression sexuelle dont elle a été victime à l'âge de 20 ans.
"J'ai fait la bêtise que font beaucoup de jeunes femmes, naïves et candides, qui croient que l'humanité est bonne", se souvient-elle. "J'étais dans un immeuble, j'ai fait le code et j'ai laissé entrer derrière moi un jeune homme". Elle se serait alors apprêtée à continuer son chemin comme d'habitude.
À ce moment-là, poursuit Valérie Pécresse, "il m'a sauté dessus dans l'escalier. J'ai hurlé, et heureusement c'était un vieil immeuble. Quelqu'un a entendu derrière la porte que je hurlais et est sorti précipitamment de son appartement".
Valérie Pécresse décrit alors "le choc" qu'elle a vécu, et analyse : "Il s'est passé suffisamment pour que ce soit un choc, mais pas suffisamment pour que ce soit vraiment indélébile. Ça a été un choc parce que – et je pense que toutes les femmes qui écoutent me comprennent, ça a été la fin de la naïveté."
Si ce n'est pas la première fois qu'elle aborde cette expérience tristement commune, la présidente de la Région Ile-de-France explique que c'est ce qui lui fait malheureusement comprendre le sentiment d'insécurité que ressentent les femmes dans la rue. "Ça, c'est quelque chose de très fort : je sais ce que c'est de se dire, quand on est dans la rue, qu'on ne peut pas se mettre en jupe toute seule, qu'on ne doit pas laisser rentrer quelqu'un dans un immeuble avec soi, qu'on doit se méfier, que l'univers n'est pas peuplé que de gens bons", énumère la candidate.
Quant aux suites de l'affaire, elle dit dans une autre séquence publiée par la chaîne, n'avoir jamais porté plainte, et conserver un "immense regret" à ce sujet. Des confidences qu'elle n'aurait, à l'écouter, pas prévu de faire avant l'interview.
Et si la piste de l'opportunisme électoral est à ne pas écarter, le fait qu'une femme politique, qui plus est conservatrice et aux idées par bien des aspects réactionnaires, se livre sur un tel fléau, en dit long sur le chemin parcouru depuis #MeToo, et plus encore avec #MeTooPolitique.