Emmanuel Macron avait promis que la lutte contre les violences faites aux femmes serait la grande cause de son quinquennat. Demain, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et six mois après son élection, il s'exprimera pour la première fois sur le sujet.
Son discours est attendu. Après la libération sans précédent de la parole des femmes via les hashtags #BalanceTonPorc et #MeToo pour dénoncer les hommes qui les ont harcelées ou agressées sexuellement, l'heure est maintenant à l'action. Pour lutter efficacement contre les violences sexistes et sexuelles qu'endurent chaque jour des milliers de femmes en France, c'est désormais à l'État de se mobiliser et de venir en aide aux victimes de ces violences.
Ce vendredi, cinq militantes féministes, Caroline de Haas, Clémentine Vagne, Madeline Da Silva, Fatima Benomar, Laure Salmona, interpellent Emmanuel Macron pour l'inciter à décréter un plan d'urgence contre les violences sexuelles. Dans une tribune publiée sur le Huffington Post, elles réclament "des actions précises et des moyens financiers importants, seules garanties d'obtenir des résultats.
Portées par les 700 000 signatures qu'elles ont recueillies via des pétitions hébergées sur Change.org, elles espèrent aujourd'hui mobiliser le président et son gouvernement tout entier pour qu'un plan soit adopté. "Les actions nécessaires sont déjà connues, notamment par les professionnel.le.s qui accompagnent au quotidien les femmes : formation obligatoire de l'ensemble des professionnel.le.s en contact avec les femmes victimes. Moyens humains et financiers supplémentaires pour que les services de protection de l'enfance, débordés, puissent prendre en charge les enfants victimes. Loi qui protège les enfants en mettant à 15 ans l'âge minimal en dessous duquel les mineur.e.s seront présumé.e.s ne pas avoir consenti. Création d'un brevet de la non-violence qui permette dès le plus jeune âge d'apprendre le respect et le consentement. Actions pour faire appliquer la loi concernant les violences sexuelles au travail, angle mort des politiques publiques. Campagnes de communication aussi ambitieuses que celles de la Sécurité routière", réclament-elles dans leur tribune.
Depuis ce vendredi matin, 6 heures, la campagne #SoyezAuRDV circule sur les réseaux sociaux. Son objectif ? Mobiliser au-delà du cercle militant contre les violences faites aux femmes pour le grand rassemblement prévu à partir de 11 heures place de la République, à Paris. D'autres rassemblements sont aussi prévus un peu partout en France.
À l'appel des associations féministes, une manifestation est aussi organisée demain à 14h30 place de la République.
Selon le rapport de la mission interministérielle de l'Observatoire national des violences faites aux femmes (MIPROF) révélé mercredi 22 novembre, "une femme a été tuée tous les trois jours par son partenaire ou ex-partenaire en 2016". 157 femmes ont perdu la vie l'an dernier, victimes de leur conjoint, petit ami, compagnon, amant.