Les violences gynécologiques, ou violences obstétricales, sont de plus en plus dénoncées ces dernières années. L'an dernier encore, quinze femmes dénonçaient les violences présumées d'un praticien déjà condamné pour agression sexuelle en 2016, opérant alors dans une clinique privée d'Antony (Hauts-de-Seine) : absence de consentement ,suture à vif... Et déploraient l'impunité dont font l'objet certains professionnels dans le milieu médical.
Comment agir, du coup ? Le Comité consultatif national d'éthique a fait de cette question l'un des points centraux d'un nouveau rapport qui fait couler beaucoup d'encre. Dans cet avis publié le 29 mars dernier, le conseil tient à ce que soit redéfinie la notion de consentement. Plus précisément, celui-ci devra désormais être "explicite" au cours des examens médicaux. En somme, que le consentement médecin/patiente ne soit plus tacite.
Vice-présidente du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), la professeure Karine Lefeuvre détaille la chose du côté de franceinfo : "On recommande que le consentement soit explicite, différencié, qui se recueille en plusieurs temps. Donc un consentement 'exprès'. Dans certains États, notamment aux États-Unis, un consentement écrit est exigé....".
Cette nouvelle préconisation, exigeant des précautions particulières, remet donc au coeur de l'examen médical un enjeu fondamental : le consentement. Un terme qui dans une période de libération de la parole et de sensibilisation face aux violences - notamment incarnée depuis 2014 par le hashtag #PayeTonUtérus - se doit encore d'être assimilé, et c'est notamment ce que propose l'éducation à la sexualité.
Cependant, le terme n'est pas toujours employé lorsqu'il est question de consultations gynécologiques. Il l'est même d'ailleurs bien trop peu. Et Karine Lefeuvre veut corriger cela. A franceinfo toujours, celle-ci s'explique : "À partir du moment où on touche à l'intimité, on a senti, par rapport à cette zone très particulière de l'extrême intime, qu'il fallait redoubler d'attention, encore plus vis-à-vis des personnes les plus vulnérables. Il ne faut surtout pas minimiser la souffrance évoquée par certaines patientes".
"Cet avis s'adresse aux professionnels de santé, mais aussi à l'ensemble des citoyens et des patients et patientes qui sont concernés par ces questions", assure encore la professeure. Et pour cause, puisque le consentement est un mot qui nous concerne tous et toutes.