Il y a deux Iran. D'abord celle que nous connaissons aujourd'hui et existe depuis la révolution islamique de 1979. Conservatrice et autoritaire, soumise au pouvoir religieux de l'ayatollah Khamenei, elle restreint la place de la femme à l'espace privé en lui interdisant d'exercer certaines professions, de décider librement de son destin et de s'habiller comme bon lui semble. Discriminées en cas de mariage, de divorce, de garde des enfants ou de violence domestique, les Iraniennes sont aussi soumises à un code vestimentaire très strict et sont forcées de porter le hijab en public.
Pourtant, l'Iran n'a pas toujours été ce pays prônant le conservatisme religieux et discriminatoire à l'égard des femmes. Avant la prise de pouvoir en 1979 de l'ayatollah Khomeini et la chute du Chah Pahlavi, les femmes iraniennes étaient bien plus libres. Libres d'étudier, d'exercer de nombreuses professions, mais aussi de se déplacer librement et de s'habiller "à la mode occidentale" en portant des tenues colorées et en sortant sans voile.
La preuve avec ces photos issues de magazines des années 1970 et dénichées par le site BoredPanda. Glamour et sexy, les Iraniennes s'y exposent sans craindre d'être sanctionnées pour "mauvais port du voile".
Si les Iraniennes sont aujourd'hui obligées de porter le voile, elles sont de plus en plus nombreuses à faire preuve de témérité en dévoilant leur chevelure sur les réseaux sociaux. Fin novembre, la jeunesse iranienne a ainsi participé sur Twitter au #Kartmelichallenge, qui consiste à opposer sa photo d'identité – très traditionnelle - à une photo prise dans la vie de tous les jours.
Mais malgré un relatif relâchement de leur tenue vestimentaire, les Iraniennes risquent encore aujourd'hui d'être sanctionnées pour ne pas s'être pliées aux strictes règles en matière du port du voile. Le mois dernier, le chef de la police de la circulation de Téhéran, le général Teymour Hosseini a ainsi déclaré que plus de "40 000 voitures " appartenant à des femmes "mal voilées" avaient été saisies pendant une semaine pour les empêcher de circuler.