Quoi de mieux qu'un plateau de sashimis et de sushis devant une série Netflix pour terminer sa journée en beauté ? Si l'idée est plutôt alléchante, un récent compte-rendu paru dans le British Medical Journal pourrait bien stopper net nos envies de poisson cru. Ainsi, un jeune homme portugais de 32 ans a récemment été admis dans un hôpital avec des symptômes pas faciles à diagnostiquer de prime abord. Ce dernier s'est présenté aux urgences avec des douleurs abdominales très intenses, des vomissements, des nausées et une fièvre sévère. Il souffrait de ces symptômes depuis une semaine.
Soupçonnant une intoxication alimentaire, les médecins ont questionné le patient sur son alimentation. Ce dernier a alors révélé qu'il avait récemment mangé des sushis. Après une inspection de ses intestins grâce à une petite caméra, les médecins ont découvert qu'un parasite s'y était logé, appelé anisakis. Ce parasite est en fait une petite larve ingérée par les poissons. Quand le poisson n'est pas bien cuit, l'anisakis n'est pas détruit et peut alors se propager dans l'organisme humain, créant une inflammation de l'estomac et provoquant les symptômes mentionnés ci-dessus. C'est pour cela qu'il est très important de bien faire cuire le saumon, le thon, le maquereau ou encore le cabillaud. Or, les sashimis sont préparés à base de poisson cru.
Interrogée par CNN, le docteur Joana Carmo, à l'origine du papier dans le British Medical Journal, a expliqué que l'anisakiase est "une maladie plus fréquente qu'on ne le croit dans les pays européens". Elle ajoute : "Une étude a montré que l'anisakis a été trouvée dans 39,4% des maquereaux frais sur un marché de Grenade, en Espagne". Pire, une autre étude – toujours menée en Espagne – a démontré que 56% des merlans vendus dans cinq chaînes de supermarchés étaient infestés.
Au Japon, où l'on consomme beaucoup de poisson cru, on dénombre 2 000 à 3 000 cas d'anisakiase par an selon CNN. Mais la popularité des sushis et des sashimis n'étant plus à démontrer en Europe, la maladie gagne donc du terrain par chez nous. Pour l'éviter, il est donc très important de bien faire cuire son poisson. Et si on ne peut pas se passer de son plateau de sushis du dimanche soir, on fait simplement attention. Au moindre symptôme, on court aux urgences. Après le retrait du parasite, les douleurs disparaissent généralement assez rapidement.