Les parcs nous appellent, nous et notre cargaison de taboulé et de salade grecque débordante de vinaigrette. Les pique-niques sont le compromis idéal pour qui veut manger dehors sans se retrouver sur terrasse étriquée et hors de prix. Après des mois de confinement et toujours sujet·te à une crainte certaine face à la crise sanitaire pas tout à fait achevée, on veut de l'espace, de l'air.
Mais voilà : on a du mal avec le gâchis duquel l'activité semble indissociable. Assiettes, gobelets, serviettes et couverts jetables, l'addition plastique est lourde, si ce n'est insupportable. On se demande : peut-on allier nos convictions écologiques avec le traditionnel déjeuner sur l'herbe ? Oui, évidemment. Et voici comment.
Aux assiettes en plastique, on préfère les assiettes tout court, voire en bois ou en carton recyclé si le sac devient trop lourd. Pareil pour les couverts, qui seront de toutes façons plus efficaces qu'un vieux couteau qui ne coupe rien et qu'une cuillère qui elle, entaille les bords des lèvres. Et on oublie les serviettes en papier ou l'essuie-tout : on embarque quelques serviettes en tissu.
Niveau emballage, on privilégie des modèles en verre et en inox, qui font très bien l'affaire, ou des récipients en plastique s'ils traînent au fin fond de notre placard (en plastique, certes, mais mieux vaut les utiliser à l'usure plutôt que de les abandonner pour acheter plus). Vous ne disposez que de saladiers ouverts ? Recouvrez-les de tissu badigeonné de cire d'abeille - beewrap - aussi pratique à la maison qu'en dehors.
L'idéal pour éviter les emballages industriels superflus et surtout cuisiner de saison. Des sandwichs (emballés dans du tissu, donc), des salades, des gâteaux, des fruits, que des plats faciles à réaliser mais aussi à transporter. L'important est aussi de bien calculer les quantités pour ne pas se retrouver avec une tonne de bouffe à rapporter.
Nos convives ne finissent pas notre tarte courgettes féta pourtant concoctée avec amour ? On la garde pour le déjeuner du lendemain. Pour ce qui est des épluchures de clémentines, du croûton de pain tout machouillé par le fils de notre soeur puis livré à son propre sort, ou des cerises écrasées au fond du bol que plus personne ne veut : direction le composteur. Il existe d'ailleurs des tutos pour créer (facilement) le sien dans son jardin.
Ce n'est pas nouveau, les bouteilles en plastique sont une tragédie pour l'environnement. Dans le monde, on en vent près d'un million par minute, dont la majeure partie échouera dans l'océan pour une durée de vie de 450 ans à l'infini - et causer des dégâts monumentaux. Assez de raison de tirer un trait sur sa consommation, en plus des particules qui se déposent dans la boisson puis dans notre estomac quand on l'ingurgite.
A la place, on se jette sur la gourde. En inox ou en verre, de préférence, pour une conservation optimale. Il en existe des dizaines de modèles, personnalisables, sobres ou plus originaux, de quoi trouver votre bonheur aussi bien esthétiquement qu'écologiquement. Et la glisser dans votre sac au quotidien.
Là encore, on opte pour ce que l'on possède déjà. Plutôt que de se servir d'un énième sac en plastique shoppé au supermarché du coin, certes réutilisable, mais neuf et qui finira comme les autres sous le placard de l'évier pour une durée indéterminée, on choisit un exemplaire dans notre placard.
Un cabas en tissu, le sacro-saint tote bag, un sac à dos ou même un sac isotherme pour plus de fraîcheur. Un modèle solide pour contenir tout le matériel sans projeter au sol nos prouesses culinaires. Voire un panier pour les plus chic d'entre nous qui assouviront (enfin) leur fantasme de pique-nique bucolique et romantique façon Angleterre du siècle dernier.
Ni déchets alimentaires, ni autres. Il est essentiel de laisser l'endroit comme on l'a trouvé - même un peu plus propre si possible - pour ne perturber aucun écosystème et épargner à l'environnement un énième bout de papier, plastique, verre à dégrader. Et puis aussi, par courtoisie : on aurait détesté arriver dans un dépotoir, alors on fait attention.
Ramasser derrière soi nous permettra d'ailleurs de prendre conscience des résultats de notre défi zéro déchet : a-t-on réussi haut la main, ou devra-t-on redoubler d'effort la prochaine fois qu'on est de sortie ? Ce qui est sûr, c'est que chaque geste, tout comme notre détermination, compte.