Ce mercredi 24 octobre, le Parlement européen a adopté à une large majorité le projet de directive sur la réduction de l'impact de certains produits plastiques à usage unique.
Le projet vise à interdire la mise sur le marché de plusieurs objets comme les pailles, les couverts et assiettes en plastique ou encore les coton-tiges d'ici 2021. Ces objets représentent à eux seuls plus de la moitié (70%) des déchets responsables de la pollution des océans.
Approuvé à 571 voix contre 53, le texte de loi propose d'élargir la liste des produits interdits à la vente aux emballages de fast-food, notamment ceux fabriqués en polystyrène. Présentés comme biodégradables, ces objets dégagent toutefois des microparticules plastiques qui contribuent à la production de déchets.
Cette mesure s'avère d'autant plus urgente que comme l'a rappelé Michèle Rivasi, eurodéputée Europe Écologie Les Verts, "chaque minute une tonne de plastique est déversée dans l'océan". La députée européenne célèbre l'issue de ce vote dans un tweet où elle décrit une victoire "malgré le lobbying massif des industriels du plastique."
Selon une étude réalisée par un chercheur de l'université de médecine de Vienne (Autriche) et présentée lundi 22 octobre lors du congrès de l'Union européenne de gastro-entérologie, le plastique qui pollue les océans a de grandes "chances" de finir dans notre estomac.
L'auteur principal de l'étude, Philip Schwabl, a analysé les excréments de 8 participant·es originaires de Sibérie, du Japon et d'Europe. Les volontaires suivaient un régime alimentaire plus ou moins varié, mais six d'entre eux ont ingéré des produits de la mer comme du poisson ou des cétacés.
L'analyse des selles a révélé la présence de microparticules de plastique de tous types d'une taille variable comprise entre 50 microns et 0,5 millimètres. Au vu de ces résultats, Philip Schawbl en déduit que 50% de la population mondiale pourraient porter des traces de plastique dans leur système digestif.
Si le très petit échantillon de l'étude ne permet pas de déterminer avec précision la source de provenance de ce plastique, les chercheur·euses affirment qu'il est "hautement probable que notre alimentation soit contaminée par des plastiques au cours des différentes étapes de sa confection".
En l'espace de 50 ans, la production mondiale de plastique a littéralement explosé : 15 millions de tonnes en 1964 à 311 millions en 2014. Selonun rapport dévoilé en janvier 2016 par le Forum économique mondial et la Fondation Ellen Mc Arthur, il y aura plus de déchets plastiques dans l'océan que de poissons d'ici 2050.