« Pour le ministère de l'Intérieur, la piste privilégiée a toujours été la piste islamiste ». C’est ce qu’a déclaré Claude Guéant au forum Radio J, concernant l’affaire Karachi, et plus précisément les causes de l’attentat du 8 mai 2002. Cette piste avait à l’époque été suivie par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière. Cette attaque avait coûté la vie de quinze personnes, dont onze ouvriers français de la Direction des constructions navales (DCN). Cette branche du ministère de l’Intérieur était en charge de la fabrication de trois sous-marins pour le Pakistan, après la signature du contrat Agosta en 1995.
Les juges Marc Trévidic et Renaud Van Ruymbeke ont, quant à eux, suivi la piste de l’arrêt du versement de commissions pour l’obtention du contrat d’armement. Jacques Chirac, élu président en 1995, aurait fait stopper ces pratiques après avoir émis des doutes sur d’éventuelles rétro-commissions, qui auraient servi à financer la campagne d’Édouard Balladur. Mais Claude Guéant réfute cette idée, affirmant que « le ministère de l’Intérieur ne disposait d’aucun élément permettant d’accréditer cette thèse ». Pour rappel, Nicolas Sarkozy est, d’après l’avocat des victimes Me Olivier Morice, « au centre de cette affaire » puisqu’il était à l’époque ministre du Budget et porte-parole de la campagne d’Édouard Balladur.
Nicolas Pouilley
Avec AFP
Crédit photo : AFP/Archives
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