Elles l'ont fait. Dimanche 7 juillet, l'équipe des Etats-Unis a remporté sa quatrième Coupe du monde en affrontant les Pays-Bas au stade des Lumières, près de Lyon. Un match qui s'est soldé par deux buts à zéro, l'un marqué par la milieue de terrain - et révélation de ce Mondial - Rose Lavelle, l'autre sous forme de penalty transformé par la Capitaine : l'iconique Megan Rapinoe.
La militante féministe, queer et opposante à la politique de Donald Trump a suscité une réelle ferveur autour de sa personnalité et de ses engagements durant la compétition. Au fil des matchs et des victoires, elle est devenue un véritable rôle-modèle. Tellement que Twitter regorge de références à ses actions, dont la grande majorité fait leur éloge. "Une vraie icône cette nana, une ambassadrice du sport féminin, grande gueule mais qui assume (et assure) sur le terrain. Une grande dame", écrit un.e internaute.
Pour sa sélectionneuse, elle "est faite pour être exposée. Elle parle avec son coeur et elle a une éloquence incroyable". La preuve, après le coup de sifflet final, le virage du stade peuplé d'Américain.es s'est mis à chanter "EQUAL PAY !", en soutien au combat des joueuses, devenu viral grâce à l'activisme de Megan Rapinoe. Pour rappel, l'équipe de football féminine des Etats-Unis a saisi la fédération en justice afin de réclamer la fin des écarts salariaux entre elles et leurs homologues masculins.
Dimanche, l'ancienne ailière de l'OL a aussi été adoubée par la FIFA, qui l'a nommée meilleure joueuse de la Coupe du monde et meilleure buteuse - aux côtés d'Alex Morgan, sa coéquipière, et d'Ellen Write, de la sélection anglaise. De quoi enfin prouver que "jouer comme une fille" n'a rien de péjoratif, bien au contraire - et inspirer toute une génération.
Une success-story alliant militantisme, détermination et réussite sportive dont Nike n'a pas manqué de s'emparer. Quelques heures après la victoire, on découvrait un spot publicitaire prônant l'empowerment des femmes, et la victoire de l'équipe, signé par l'équipementier.
La marque américaine sait y faire. Dans cette pub d'une minute réalisée à base d'images en noir et blanc des Américaines - Alex Morgan, Alyssa Naeher ou encore Tobyn Heath -, elle glisse un discours poignant sur leurs combats, sur et en dehors du terrain.
En partant du chant de supporter "I Believe That We Will Win" ("Je crois que nous allons gagner"), scandé par la foule à chaque match, la vidéo de Nike dérive : "Je crois que nous serons quatre fois championnes et que nous continuerons à gagner jusqu'à ce que nous devenions non seulement la meilleure équipe féminine de football, mais aussi la meilleure équipe de football du monde", déclare une voix off féminine. "Et que toute une génération de filles et de garçons vont jouer et dire des choses comme : 'Je veux être comme Megan Rapinoe quand je serai grand·e', et qu'ils oseront parler, gagner et se défendre."
La recette marche : on est à deux doigts de crier que nous aussi, on croit dur comme fer que le changement est plus que possible, il est en chemin. Surtout, on se consolerait presque de l'élimination des Bleues par d'aussi grandes championnes.