Le phénomène est évoqué depuis plusieurs mois maintenant par les concernées. Suite à la vaccination contre le Covid-19, de nombreuses femmes ont rapporté avoir remarqué des troubles menstruels. Pourtant, jusque-là, aucun lien de cause à effet n'avait été établi par les autorités sanitaires françaises.
Le 19 juillet dernier, l'ANSM (l'Agence nationale de sûreté du médicament) a invité celles qui ont observé des changements dans leur propre cycle à déclarer "les renseignements les plus détaillés possibles dans le formulaire" disponible sur le site du ministère de la Santé. Formulaire qui s'accompagne d'un guide d'aide ainsi que de tutoriels destinés aux patientes et aux soignant·es.
Le but ? Permettre "aux centres régionaux de pharmacovigilance de mener de la façon la plus efficace possible leur évaluation des cas déclarés".
Comme le rapporte l'AFP, 9 381 déclarations de troubles du cycle rapportées avec le vaccin Pfizer, et 1 557 avec le vaccin Moderna avaient été analysées par les centres régionaux de pharmacovigilance fin avril. A noter qu'au même moment, 58 millions d'injections avaient été réalisées chez les femmes avec Pfizer et 12 millions avec Moderna (deux vaccins à ARN messager).
Par ailleurs, les symptômes évoqués restent dans la grande majorité des cas "non graves", insiste l'ANSM qui énumère : des saignements anormaux ou des retards de règles. Quant à ce qui pourrait les provoquer, les données disponibles ne permettent pas encore de le définir.
Plusieurs hypothèses sont toutefois envisagées : "la réactogénicité (fièvre, maux de tête, nausées, etc.) provoquée par la vaccination qui pourrait, comme lors d'une infection, influer sur les hormones impliquées dans le cycle menstruel", détaille l'agence de presse. "Ou encore un stress important, engendré par l'acte de vaccination, susceptible de perturber l'axe hypothalamo-hypophyso-ovarien qui régule le bon déroulement du cycle menstruel." Reste à récolter davantage de données pour affiner les conclusions sur le sujet.