L'accord au sein de l'Union européenne avait été adopté début 2019, et devait, selon l'eurodéputée Frédérique Ries, rapporteure du dossier, "permettre de réduire la facture des dégâts environnementaux de 22 milliards d'euros, soit le coût estimé de la pollution aux plastiques en Europe jusqu'en 2030", . Il y a deux ans déjà, on annonçait pour 2020, puis 2021, la fin de l'utilisation de plusieurs sortes de produits en plastique à usage unique.
Une décision qui suivait notamment une étude de 2016 du Forum économique mondial et de la Fondation Ellen McArthur alertant sur une réalité dramatique : ces objets représentaient 70 % des déchets échoués dans les océans et sur les plages et, si aucun effort n'était fait à échelle mondiale, en 2050, il y aurait plus de plastique que de poissons dans les eaux du globe.
Après avoir interdit à la vente les cotons-tiges, les gobelets et les assiettes jetables dans le cadre de la loi anti-gaspillage il y a un an, le gouvernement français s'est donc attaqué au 1er janvier 2021 à de nouvelles catégories.
Confettis, couverts jetables, pailles, touillettes de café, couvercles de boissons, piques à steak, tiges pour ballons en plastique à usage unique, boîtes à polystyrène pour nourriture à emporter : ces objets composés du matériau problématique disparaissent cette année de la circulation (vendeurs et industriels ont six mois pour écouler les stocks), et devront être remplacés par des alternatives plus respectueuses de l'environnement s'ils ne sont pas totalement supprimés.
Autre interdiction, celle de la distribution de bouteilles en plastique en entreprise. Une liste qui devrait "s'allonger d'année en année", assure Brune Poirson, députée LREM et ex-secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique.
En France, tous les ans, ce sont 100 milliards de produits en plastique jetables qui sont mis sur le marché, rappelle les Echos, et 180 000 tonnes d'emballages produits par la restauration rapide. Des chiffres colossaux que l'Etat entend bien réduire drastiquement. Son objectif : se débarrasser de tous les emballages plastiques d'ici 2040. Cela implique notamment la fin des tubes de dentifrice, des pots de yaourts, des bidons de lessive ou encore des bouteilles de shampoings et gels douche.
Une progression que d'aucuns jugent toutefois trop lente par rapport à l'urgence de la crise climatique. Afin de s'engager davantage, on peut donc décider d'agir plus catégoriquement chez soi, en adoptant par exemple un mode de vie zéro déchet. Ou en tout cas, en se renseignant sur la provenance, la composition et la fabrication de ce que l'on achète (plastique ou non), et en levant le pied un maximum sur nos habitudes, coriaces et destructrices, de consommation.