À quelques jours de l'examen par les députés du projet de loi sur l'égalité entre les femmes et les hommes adopté par le Sénat en septembre dernier, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a assigné des objectifs chiffrés à ses ministres, les mettant ainsi dans une logique de résultats. L'objectif : faire progresser l'égalité entre les sexes dans tous les domaines d'action de l'État : éducation, justice, santé, logement, emploi, etc. Jugeant l'année 2014 « décisive » pour avancer sur ce thème, le chef du gouvernement a fait savoir lundi, en marge d'un déplacement au château de Versailles, que « chaque ministre [avait] reçu sa feuille de route pour l'égalité ». Et d'ajouter : « Cela passera d'abord par une nouvelle logique de résultats et par la définition d'un certain nombre d'objectifs chiffrés dont chaque ministre assurera le suivi et sera le garant », a-t-il insisté.
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Ainsi, une quarantaine de mesures, dont certaines sont déjà engagées, composent ces feuilles de route, avec une priorité donnée au secteur de l'emploi. « Les femmes sont payées un quart de moins que les hommes. Elles représentent les 4/5 des travailleurs à temps partiel, le plus souvent dans des emplois précaires. Leurs carrières se heurtent sans cesse à des plafonds de verre », a ainsi rappelé Jean-Marc Ayrault sur le portail du ministère des Droits des femmes. Pour inverser cette tendance, l'une des mesures qui devrait être mise en place en 2014 par le ministère du Travail consiste donc à « créer des conditions qui favorisent la disponibilité des femmes pour exercer une activité professionnelle de qualité » et à « tenter d'aplanir leurs difficultés en matière de disponibilité horaire et de mobilité géographique liées notamment à des contraintes personnelles et familiales ».
Sur le volet famille justement, le ministère des Affaires sociales et de la Santé entend notamment « mettre en œuvre les dispositions de la COG (convention d'objectif et de gestion) en matière de solutions d'accueil des jeunes enfants » mais aussi « favoriser l'implication des pères dans les actions d'accompagnement à la parentalité ». Et, afin de lutter contre la précarité, le gouvernement projette notamment d'améliorer « l'insertion sociale et professionnelle des femmes chefs de famille monoparentales » et de « réformer le RSA dans des conditions qui favorisent l'emploi des femmes ».
Quant au ministère de l'Éducation nationale, après la signature en février 2013 d'une convention interministérielle pour l'égalité entre les filles et les garçons et les femmes et les hommes dans le système éducatif, il poursuivra sur sa lancée. En 2014, l'un de ses trois axes prioritaires concernera le renforcement de l'éducation au respect mutuel et à l'égalité entre les sexes. « La meilleure connaissance et la prévention des situations liées aux comportements et violences à caractère sexiste et sexuel dans le système éducatif en fait partie intégrante », peut-on lire sur la feuille de route du ministère. Aussi, dans le cadre de la campagne « Agir contre le harcèlement à l'école », différentes initiatives destinées aux lycéens viseront à lutter contre le harcèlement sexiste et sexuel. Vaste programme…
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