En 2022, le futur Premier ministre pourrait être... une Première ministre. C'est tout du moins ce que le candidat Macron avait laissé sous-entendre quelques jours avant sa réélection ce 24 avril.
Alors que le Premier ministre Jean Castex devrait prochainement présenter sa démission, le nom d'Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion a notamment été évoqué pour lui succéder. Mais également celui de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, ou encore de Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.
Une femme à la tête du gouvernement, c'est en tout cas ce qu'exige le Collectif 2GAP, réunissant soixante réseaux féminins et mixtes, parmi lesquels l'Association Française des Femmes Juristes (AFFJ), Business Professional Women (BPW), l'European Network for Women In Leadership (WIL Europe), ou encore les Femmes Chefs d'Entreprises France (FCE). Dans une lettre publiée dans le magazine d'économie Challenges, 2GAP interpelle directement Emmanuel Macron afin que ce dernier bouscule les lignes à Matignon.
Un appel au changement ?
"Le temps est donc venu de nommer une femme à la tête du gouvernement, qu'il y ait non seulement une parité au sein du gouvernement mais aussi à la tête des ministères régaliens, ainsi qu'au sein des cabinets ministériels et de leur direction. Le temps est venu également de désigner des femmes à la tête des corps constitués", peut-on ainsi lire dans ce communiqué politique incitant à davantage d'égalité.
Pour 2GAP, au sein duquel figurent 100 000 femmes engagées dans leur milieu professionnel, il y a "urgence à mieux décider" dans un climat de crise sociale et climatique, et cela passerait par une représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des postes décisionnels du gouvernement. "L'Etat doit être exemplaire pour éviter que de nombreuses propositions butent encore sur le regard massivement masculin des lieux de décision, frein majeur à des réformes et des choix qui sont nécessaires à notre pays", peut-on lire.
Le collectif espère que ce nouveau quinquennat, au sein duquel l'égalité femmes/hommes fait (encore) office de "grande cause", mettra fin "à la reproduction des mêmes stéréotypes du pouvoir au sein d'une monarchie républicaine" en "équilibrant les femmes et les hommes dans la gouvernance économique", et ce afin de conduire le pays et l'Europe "vers un avenir meilleur, un horizon plus pacifié et durable".
Et le collectif 2GAP de conclure : "Choisissez et imposez au sommet du gouvernement et de l'Etat le partage de la décision entre les femmes et les hommes. C'est possible, c'est urgent, c'est vital".