29 juillet 1995, quatre jours après l’attentat meurtrier du Rer B, un nouvel événement tragique va frapper la France. A Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie, un braquage spectaculaire organisé par trois hommes, éclate dans une agence bancaire du Crédit Agricole. Cinq policiers interviennent en flagrant délit alors que les braqueurs sont toujours dans la banque. Alors que trois gardes de la paix s’apprêtent à intervenir dans la banque, un des trois complices les repère et prévient ses deux acolytes. Une fusillade inévitable éclate. Le Sous-Brigadier Denis Hoog, quarante ans, est abattu par une rafale de Kalachnikov. L'inspecteur Eric Albert, trente-quatre ans, est atteint au genou ; le Sous-Brigadier Michel Loiseau, quarante et un ans, a le fémur éclaté et est touché à la tête.
Une fois les tirs terminés, les trois complices ont réussi à prendre la fuite à bord d’une Renault 21. Nenad Dzambas, Pierre Pallatin et René Salaun, sont les trois hommes à l’origine de ce braquage. Et quand les enquêteurs retrouvent la voiture, elle contient encore une perruque, des sandales, des lunettes et l’arme du crime : une Kalachnivov. Il y a aussi un cheveu, sur un appui-tête. Et puis, les policiers disposent d’un élément capital pour confondre, un jour, les hommes qui ont tué l’un de leur confrère : la bande son du hold-up.
Nenad Dzambas, Pierre Pallatin et René Salaun sont interpellés respectivement en 1996 et 1997. Malgré les preuves accumulées, ils ont toujours nié leur participation au braquage. Et ils ne manquent pas d’arguments : un alibi, une fenêtre trop petite pour leurs épaules, un ADN inconnu, une bande son peu probante… Nenad Dzambas, reconnait seulement avoir remis le fusil d'assaut utilisé pendant le braquage à Pierre Pallatin. René Salaun, à l’époque du braquage, venait de passer 25 années en prison pour des vols commis à main armée. En Février 2000, la cour d'assises de Chambéry (Savoie) condamne Pallatin et Salaun respectivement à 20 et 15 années de prison ferme. Tous trois sont libres aujourd'hui.