Seules 10% des femmes déclarent se sentir "complètement à l'égale des hommes". Et près de deux-tiers des hommes (ô ironie) n'ont pas le sentiment d'être mieux traités que les femmes. Voilà ce que nous apprend une nouvelle enquête CSA conduite pourLa Maison des Femmes de Saint-Denis, intitulée "Les Français·se·s et la lutte contre les violences faites aux femmes". Un rapport qui met en avant une cause majeure : la lutte pour l'égalité des sexes.
83% des répondant·e·s à cette enquête y voient là un combat qui doit être défendu par les deux sexes. Par ailleurs, 71% des femmes interrogées se déclarent sans détour "féministes". Il y a cinq ans, dans le cadre de cette même enquête, elles n'étaient "que" 57 % à mettre en avant ce qualificatif.
La preuve d'une évolution des mentalités ?
Signe d'une certaine évolution des mentalités : selon l'étude, 64% des hommes interrogés se déclarent aujourd'hui féministes alors qu'ils n'étaient que 45% en 2016. Et semblent davantage sensibilisés à des enjeux majeurs, comme la lutte contre les violences faites aux femmes. En 2020, les violences conjugales ont fait 159 400 victimes, dont 139 200 femmes (87 % des victimes de violences conjugales sont des femmes) selon les nouvelles statistiques dévoilées par le ministère de l'Intérieur. Une hausse effrayante de 10% probablement provoquée par les confinements.
58% des sondé·e·s affirment que la lutte contre les violences faites aux femmes doit être un objectif gouvernemental prioritaire. De plus, 44% avancent que la situation des femmes - alarmante - n'a pas évolué au sein du pays. Plus encore, 26% pensent qu'elle a empiré. Des chiffres importants relayés en amont de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre.
Une évolution des mentalités à relativiser néanmoins au sein de la société française. Effectivement, près de deux-tiers des hommes sondés n'ont pas l'impression "d'être mieux traités que les femmes". Les enjeux féministes gagnent encore à être diffusés au sein du débat public.