Le 25 novembre est la date de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. En prévision, 285 femmes engagées alertent dès aujourd'hui quant aux violences sexistes et sexuelles dans le milieu politique. Elues, collaboratrices, fonctionnaires, responsables associatives, militantes : elles ont signé une tribune "pour un #MeToo politique".
Un texte fort, relayé par Le Monde, pour dire stop aux violences sexistes et sexuelles. "Nous exigeons que le monde politique prenne enfin en compte le mouvement #metoo : que les élus et cadres des partis signent en masse un engagement contre les violences sexistes et sexuelles en politique", déclarent les signataires.
Les points en question ? Faire en sorte que le monde politique assume ses responsabilités, écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes de ses rangs, faire preuve d'exemplarité dans les désignations, garantir une ambiance de travail sereine, faire cesser l'omerta.
Car pas moins de "trois candidats ou potentiellement candidats à l'Elysée sont déjà cités dans de nombreux témoignages d'agressions sexuelles", rappellent les signataires. S'ils ne sont pas nommés, on peut ainsi avancer les noms d'Eric Zemmour, François Asselineau et Jean Lassalle. "Cela ne les empêche pas, loin de là, de considérer qu'ils sont dignes d'occuper la magistrature suprême."
"Au sein du Parlement, des mairies, des conseils départementaux et régionaux, des hommes mis en cause, parfois condamnés pour viol, pour agression sexuelle, pour atteinte sexuelle sur mineur, pour violences conjugales, sont élus, malgré les discours affichés sur la lutte contre les violences faites aux femmes, malgré nos alertes répétées. Qu'est devenue la grande cause du quinquennat ?", fustigent les signataires. Parmi elles, on trouve notamment les députes Danièle Obono (LFI) et Karima Delli (EELV), l'élue de Paris Alice Coffin ou encore la vice-présidente du Sénat (PS) Laurence Rossignol.
Dans cette tribune, ce sont notamment les directions et les commissions d'investiture qui sont interpellées. "Quand écouteront-elles les élues, collaboratrices, militantes, citoyennes qui dénoncent des insultes sexistes, des mains aux fesses, des 'gros lourds tactiles' – doux euphémisme pour évoquer des agresseurs sexuels – de ceux qui font pression pour obtenir des faveurs sexuelles ? Quand écarteront-ils des responsabilités ceux qui ont été condamnés pour violences conjugales, pour harcèlement sexuel, pour viol, mais dont la peine n'a pas été assortie de l'inéligibilité ?", s'interroge le texte.
Bref, il s'agit "d'écouter les victimes et à faire oeuvre de prévention". L'appel à ce "#MeToo politique" sera-t-il entendu ?