Culture
Google a-t-il profité du scandale du piratage des images de stars nues ?
Publié le 3 octobre 2014 à 14:03
Par Jérémy Fregefon
Plusieurs semaines après que des hackers aient dévoilé sur Internet des centaines de photos de stars nues, le « CelebGate » continue à provoquer bien des remous. Google est ainsi menacée de poursuites par une partie des célèbres victimes. Leur avocat demanderait pas de moins 100 millions de dollars de dommages et intérêts. Explication.
Google a-t-il profité du scandale du piratage des images de stars nues ? Google a-t-il profité du scandale du piratage des images de stars nues ?© Daniel Ochoa de Olza/AP/SIPA
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N'est pas Kaley Cuoco qui veut et toutes n'ont pas le même sens de l'humour que l'actrice de Big Bang Theory. Ainsi, la plupart des stars retrouvées nues sur le web sont bel et bien décidées à ne pas passer l'éponge. Outre les hacker responsables de cette immense piratage informatique du service de sauvegarde d'Apple, « iCloud », le 31 août dernier, les moteurs de recherche sont également dans la ligne de mire des victimes. Et parmi ceux-ci, le plus gros d'entre eux fait les frais de leur courroux, une accusation qui risque de faire grand bruit dans les jours à venir.

Piratage à caractère sexiste

Plusieurs de ces célébrités outragées ont donc décidé d'écrire une lettre ouverte, par l'intermédiaire de leur avocat, Martin Singer, afin de dénoncer l'attitude de Google dans cette affaire. En effet, selon les actrices, top models, sportives et chanteuses, dont l'intimité a été violée, le géant du web aurait consciencieusement fermé les yeux sur ce piratage à grande échelle et ce, afin du profiter du trafic engendré par la diffusion de ces clichés volés.

Il faut dire que cet événement, que l'on peut qualifier aisément de sexiste et connu sous le nom de « CelebGate », avait mis la toile et le monde médiatique en ébullition. Ce piratage est exceptionnel par son ampleur (plusieurs centaines de photos volées), ayant conduit Apple a réagir en expliquant que son service était sûr. Finalement, Cupertino s'était tout de même résolu à renforcer sa sécurité, comme une forme d'aveu de la part du géant américain.

La probité de la firme de Mountain View mise en cause

La firme de Mountain View a-t-elle, dès lors, profité de cette affaire pour faire fructifier ses profits ? Selon Martin Singer, avocat du cabinet Lavely & Singer, la réponse ne fait aucun doute : oui. Dans sa lettre ouverte, ce dernier accuse sans détours « Google de faire des millions et de profiter de la victimisation des femmes ». Et d'ajouter que la conduite du célèbre moteur de recherche fut « méprisable [et] répréhensible », la compagnie n'ayant pas « agi efficacement et de manière responsable pour supprimer » les images volées. Les futures plaignantes demandent, dès lors, la suppression totale des clichés, la clôture des comptes qui les hébergent et la suppression des comptes Blogspot qui les affichent. Un ultimatum lancé alors que certains clichés volés continuent à circuler sur le net. Sans quoi, tonne l'avocat, l'affaire pourrait se poursuivre en justice.

Des accusations fortes dont se défend Google : « Nous avons supprimé des dizaines de milliers d’images sur Youtube, Blogspot et Google + dans les heures qui ont suivi les demandes de suppression – et fermé des centaines de comptes. […] Internet est utilisé pour de bonnes choses. Voler les photos privées des gens n’en fait pas partie ».

Nouveau révélateur des difficultés de Google à appliquer le « droit à l'oubli »

Au-delà de ce scandale retentissant, ces différentes demandes de suppressions de clichés volés posent, une fois encore, la question de la mise en œuvre du « droit à l'oubli » par Google. Concept aux contours juridiques flous, le géant américain peine pour l'instant à y répondre. Nombreuses sont encore les demandes des internautes non satisfaites. Une table ronde s'est d'ailleurs tenue à Paris, jeudi 25 septembre, afin de réunir des experts et la firme américaine pour réfléchir à la meilleure manière d'appliquer la décision de mai 2014 de la justice européenne relative au « droit à l'oubli ». Des discussions, toujours en cours, qui devraient prochainement aboutir à un rapport.

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