C’est par le biais d’un communiqué de presse commun, que deux associations de victimes des prothèses PIP ont décidé, samedi, de dénoncer l’inactivité des pouvoirs publics, les appelants à « prendre leurs responsabilités ». Ainsi, alors que, selon un bilan établi fin avril par l’Agence nationale des produits de santé (ANSM), près de 8 000 femmes auraient bénéficié d’un retrait de ces implants au gel de silicone frelaté, ces deux associations estiment qu’il « serait temps que les pouvoirs publics (…) apportent de vraies solutions plutôt que de tergiverser et créer des comités, des commissions qui ne servent quasiment à rien mais représentent un coût qu'il serait plus urgent d'investir dans la prise en charge effective des victimes ».
L’association Porteuses de prothèses PIP (P.P.P.) et le Mouvement de défense des femmes porteuses d’implants et de prothèses (MDFPIP), pour qui le « comité de suivi » mis en place par les autorités sanitaires n’est que « poudre aux yeux », dénoncent également les dépassements d’honoraires pratiqués par les chirurgiens chargés de retirer les prothèses défectueuses. « On s’obstine à nous dire que dans 95 % des cas, tout se passe très bien ? Faux, inversez les pourcentages et vous serez plus proches de la triste réalité », affirment-elles.
En outre, si l’on en croit les associations, « l’incidence des prothèses PIP sur la santé ne se résume pas à des cas isolés d’inflammations ». En effet, « certaines pathologies (autres que les cancers) développées par des porteuses de prothèses PIP ne peuvent pas ne pas être en lien avec les produits contenus dans ces prothèses (gel de silicone, adjuvants et autres) », précisent-elles. En France, 30 000 femmes seraient porteuses d’implants mammaires de la marque Poly Implant Prothèse (PIP), 400 000 à 500 000 dans le monde.
Mis en examen en début d’année pour « blessures involontaires », Jean-Claude Mas, le fondateur de l’entreprise PIP, a été écroué le 6 mars dernier, faute d’avoir payé une caution de 100 000 euros. Pendant dix ans, de la fin des années 2000 jusqu'au retrait, début 2010, des prothèses du marché français ordonné par les autorités sanitaires, il utilisait illégalement un gel de silicone fait maison en remplacement d'un gel médical homologué.
Crédit photo : AFP
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