2016 a été une année éprouvante, qu'on laissera derrière nous avec un soupir de soulagement et l'espoir un peu naïf qu'on aura un peu plus de raisons de sourire en 2017. Mais même Facebook l'a bien compris : on résiste mal au plaisir d'une rétrospective avant de clôturer définitivement un chapitre.
Et celle de l'année 2016 est une litanie rocambolesque de coups de théâtre et de coups de gueule, dans laquelle se disputent les atrocités si nombreuses qu'elles ne trouvaient pas toutes leurs places dans les gros titres des journaux, les bombardements massifs, les guerres oubliées malgré leur horreur criante de vérité, les élections que seule la peur a gagnées, les camions qui sèment la mort et la haine, les divorces brutaux qui mettent fin à des couples mythiques, que ça soit celui d'Angelina Jolie et Brad Pitt ou de la Grande-Bretagne avec l'Europe, et les vagues de migrants qui provoquent des tempêtes de haine et de populisme.
Niv Bavarsky, un illustrateur américain de Los Angeles s'est vu confier la lourde tâche d'illustrer ce lourd bilan. Dans une image extrêmement détaillée, l'artiste nous livre sa version des 365 jours quasiment écoulés, dans laquelle les références à la politique, à la culture et à Netflix dansent avec les personnalités disparues.
Pèle-mêle, les événements marquants de 2016 s'entrelacent dans le dessin de Niv Bavarsky résumant l'année 2016. Commandée à l'artiste par l'agence digitale Beutler Ink, qui n'a pas dérogé à son petit rituel de fin d'année -qui consiste à publier une image compilant toutes les péripéties de l'année passé-, cette illustration lie avec beaucoup de style et force de détails les douze mois écoulés.
Sur son compte Instagram, le talentueux illustrateur a confié s'être inspiré du tableau de Jérôme Bosch, Le Jardin des Délices, pour composer cette grande fresque colorée dans laquelle se côtoie le pire comme le meilleur de l'année 2016. "Donc, 2016... Ca a été une année très intense. Personnellement, ça a été l'une des années les plus difficiles de ma vie, et étant donné la situation politique actuelle et les décès que nous avons essuyé cette année, je sais que beaucoup d'entre nous ressentent la même chose. Mais cette année m'a aussi permis de grandir et offert des bons moments, des choses que j'apprécie plus que jamais en ce moment", a-t-il expliqué dans la légende de son dessin.
Dans ce puzzle façon "Où est Charlie ?", comme le dit Konbini, Bavarsky a glissé 127 références, autant à la politique qu'à la culture ou à la musique. Outre l'élection de Trump et l'illustration de la crise des migrants, on peut aussi repérer une référence au Brexit, symbolisé par un panneau de croisement, tandis que David Bowie et Prince croisent Dory ou des Pokémon et que Negan se balade avec sa batte ensanglantée près de Melania Trump qui révise un discours de Michelle Obama devant Beyoncé, royale dans sa robe jaune de Lemonade.
On se perd avec délice dans ce labyrinthe au goût doux-amer, dans les détours et les incohérences de cette difficile année. Saisissant et étrangement réconfortant.