C'est une série qui porte bien son nom : Le pouvoir. Ce pouvoir-là est très simple : dans la série Prime Video du même nom, en ligne sur la plateforme depuis ce 31 mars, les femmes développent un don, celui... De pouvoir électrocuter quiconque se dresse sur leur chemin à l'aide de leurs mains. Un "super-pouvoir" donc, façon X Men...
Sauf que cette intrigue-là a davantage à voir avec la manifeste féministe qu'avec le comic book. Car seules les femme se découvrent cette aptitude surnaturelle.
Le titre de cette série imaginé par la romancière britannique Naomi Alderman, et adapté de son best seller éponyme (l'un des romans préférés de Barack Obama, oui oui, rien que ça !), est donc à double-tranchant : plus que de super-pouvoir, il s'agit bien d'imaginer les meufs... Prendre le pouvoir. Dans une société jusque là dominée par les hommes.
Pas si mal pour un sexe que les misogynes disent "faible"... Show féministe donc, et pas qu'un peu, puisque c'est une grande actrice engagée que l'on retrouve en tête d'affiche : l'Australienne Toni Collette, la star de Muriel, Pour un garçon, Little Miss Sunshine, Hérédité... Et qui nous avait plus récemment époustouflé dans Unbelievable, la série qui a chamboulé les abonnés Netflix.
Faut-il foncer rattraper les trois premiers épisodes de Le pouvoir ? Les avis sont déjà unanimes : oui. En déployant de nombreux personnages féminins, le show multiplie les points de vue pour mieux interroger notre implication émotionnelle, et notre sens moral face à ce "et si ?". Surtout, la série saisit bien toute la potentialité sociale et révolutionnaire d'un tel postulat, dans la société patriarcale riche en injustices qu'est la nôtre
Comme le rapportent nos confrères d'Allociné, elle devient même passionnante "quand elle commence à poser les questions qui fâchent sur la façon dont ces nouvelles capacités ont changé à la fois les femmes qui les possèdent et les hommes de leur vie". Tant et si bien d'ailleurs "qu'il est honnêtement difficile de ne pas apprécier la puissance cathartique que représente le fait de voir des femmes maltraitées et opprimées récupérer enfin ce qui leur appartient, avoir la chance de vivre une vie libérée de la peur des hommes qui les entourent".
Ce faisant, le show prend le pouls de notre société actuelle - entre focus sur les conditions de vie des citoyennes d'Arabie Saoudite, harcèlement et menaces de la communauté masculiniste. Un point de vue si actuel que bien des voix comparent déjà Le pouvoir à La servante écarlate, série (et roman à l'origine, également), qui depuis des années n'hésite pas à prendre à bras le corps les thématiques les plus touchy et politiques.
Mais ce que tend surtout à mettre en évidence Le pouvoir au gré d'une intrigue qui n'a certainement pas encore révélé tout son potentiel, c'est une alternative que certains envisageront volontiers comme une utopie : la possibilité du matriarcat. Une société où les rapports de force s'inversent et où la peur change de camp.
Pour le meilleur ? A vous de vous faire votre petite idée sur Prime Video...