Société
Le travail de demain en 6 mots-clés
Publié le 29 novembre 2013 à 14:00
Par Ide Parenty
A quoi ressemblera le travail en 2053 ? A l'occasion du 40e anniversaire de l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact), experts, syndicalistes et représentants du patronat ont brossé les contours du travail de demain. Slasheurs, coworking ou robots, leur démonstration en 6 mots-clés.
Le travail de demain en 6 mots-clés Le travail de demain en 6 mots-clés© Thinkstock
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Slasheurs :
En 2013, ces travailleurs multitâches qui cumulent les emplois, et qui tiennent leur petit nom du slash, cette barre oblique signifiant l’accumulation, ne sont que peu nombreux. Mais en 2053, être community manager/styliste/attachée de presse/pigiste/mannequin sera devenu la norme. Selon Maryse Dumas, membre du Conseil Économique, Social et Environnemental pour la CGT, les parcours professionnels ne seront plus linéaires et permettront « d'alterner des métiers, des fonctions et des filières différentes », le tout avec des droits nouveaux « attachés à chaque personne » qui seront « mis en œuvre tout au long de l'activité professionnelle ».

>> Slasheurs : un nouveau mode d'emploi <<

Télétravail & Co (working) : En 2053, fini les open-space bruyants et mal (ou trop) chauffés : le télétravail que vous peinez à faire accepter à votre chef aujourd’hui, sera devenu la norme. Et selon Philippe Durance, chercheur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) cette « disparition du lieu de travail » touchera « quasiment toutes les catégories professionnelles ». Les tiers-lieux eux n’en seront que plus développés (espaces de coworking, coffices) tandis que notre bon vieux bureau, lui, sera remisé à quelques rencontres éphémères. « Pourquoi s'embêter à se rendre quelque part pour effectuer des tâches que l'on peut faire dans n'importe quel autre lieu ? », questionnait ainsi Jacques Froissant, fondateur du cabinet de recrutement Altaïde, dans lefigaro.fr. Avec cette nouvelle conception du monde du travail, la conciliation entre vie professionnelle et vie privée (et donc l’égalité professionnelle entre hommes et femmes) ne pourra qu’en être améliorée. Nous, on applaudit.

>> Télétravailleurs en Auvergne : un bureau dans le Cantal, ça vous tente ? <<

Retraite : En 2053, la retraite sera un concept dépassé. L’idée qu’elle recouvrait : « un retrait de la vie sociale », selon Maryse Dumas, n’aura plus de sens. Et oui, avec l’augmentation de l’espérance de vie, la notion même de carrière va être bouleversée. Nous travaillerons donc plus longtemps, peut-être même toute notre vie, mais « sur des périodes plus courtes », explique Hervé Lanouzière. Ainsi, un peu comme l’imaginait Serge Guérin, sociologue spécialiste du droit du travail, en faisant référence au bômeur qui avait fait parler de lui l’hiver dernier, les périodes de non-activités feront partie de notre vie mais poseront un certain nombre de questions, et notamment celle de la formation.

>> Le boom des mamies-sitters <<

Hiérarchie : notre sondage l’avait montré : deux Français sur trois veulent assouplir la hiérarchie en entreprise. En 2053, ce sera chose faite. « Les niveaux hiérarchiques seront au maximum de deux ! », prédit ainsi Christian Leroy, représentant du Medef dans le Nord-Pas-de-Calais. Et selon lui, la parole des salariés « sera systématiquement prise en compte », les représentants du personnel ayant eux été « intégrés dans les structures de gouvernance des entreprises ».

>> Serge Guérin : "Nous sommes en train de découvrir une économie de la convivialité" <<

Robots : l’idée n’est pas nouvelle mais, selon les spécialistes, elle devrait, cette fois, se concrétiser. Ainsi, selon Hervé Lanouzière, une part « non négligeable » de la production est « prise en charge par des robots, des ordinateurs ou même des avatars » ce qui devrait aussi « supprimer le concept de pénibilité ». « Des robots qui seront en vente dans cinq à dix ans seront en mesure de reproduire exactement les mêmes gestes qu'un humain... Et déjà actuellement, il y a de nombreuses usines qui sont simplement peuplées de robots, et sans présence humaine », observait ainsi Jacques Froissant dans Le Figaro.

Surveillance : C’est la partie la plus noire du tableau dressé par les spécialistes. Dans certains de leurs scénarios, « le télétravail n'est possible que si l'opérateur accepte un implant intégré à l'avant-bras pour surveiller ses gestes en temps réel ». Les ordinateurs permettent alors « de décompter du salaire le temps où le salarié gère ses mails et affaires personnelles ». Des « capteurs-émetteurs » pourraient aussi « rationaliser » les gestes des salariés. D’autres imaginent même que nos « compétences puissent être validées par des tests génétiques », une idée appuyée par les neurosciences qui auraient validé « l'idée de la différence femme/homme ».

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Société emploi travail télétravail
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