L'organisation de coopération policière Interpol basée à Lyon a annoncé mardi soir avoir reçu une demande d'Athènes pour aider à identifier la fillette blonde aux yeux verts. La petite Maria avait été trouvée le 16 octobre dans un camp rom à Farsala près de Larissa dans le centre de la Grèce. « Ce que les autorités grecques ont demandé à Interpol, c'est d'utiliser nos recherches sur l'ADN de sorte que, si quelqu'un dit "je suis le frère, le père, la mère ou la sœur ", la police, où que ce soit dans le monde, puisse déterminer le profil ADN de cette personne et l'envoyer à Interpol », a affirmé Ronald Roble, secrétaire général de l'organisation de coopération policière. Selon Interpol, la recherche de l’identité de l’enfant, âgée de 4 ou 5 ans, s’effectue à partir de son profil ADN qui a été communiqué à tous les pays membres d’Interpol. « La première chose que nous ayons faite a été de prendre le profil ADN que nous avons reçu des autorités grecques afin de le comparer à nos bases de données, et il n'y a eu aucune coïncidence », a souligné le responsable. Après que le couple de roms en charge de la petite fille a été inculpé pour « enlèvement », la Cour suprême grecque a ordonné une enquête sur les certificats de naissance établis dans le pays depuis 2007, pour vérifier les documents susceptibles de dissimuler « d’éventuels cas de trafic d’êtres humains, enlèvements ou adoptions illégales ».
Panagiotis Pardalis, porte-parole de l’association « Le sourire de l'enfant » qui a recueilli Maria a déclaré à l’AFP : « Il y a une dizaine de cas de disparitions d'enfants originaires de pays tels que les États-Unis, la Suède, la Pologne et la France, qui sont l'objet de recherches plus approfondies. » Un cas équivalent a justement été révélé en Irlande, où les autorités ont retiré une enfant de sept ans à une famille rom d'une banlieue de Dublin. Selon le journal Sunday World, la police est intervenue après avoir reçu un témoignage sur l'absence de ressemblance physique entre cette fillette, blonde elle aussi, et sa famille rom d'accueil. Le couple a produit un certificat de naissance et un passeport, mais ces documents n'ont pas convaincu la police de la bonne foi des adultes. Siobhan Curran, responsable de l'association de gens du voyage Pavee Point a cependant mis en garde contre « toute chasse aux sorcières » : « Il y a un vrai danger pour qu'une action précipitée, basée sur les seules apparences, puisse créer les conditions d'une augmentation du racisme et de la discrimination contre la communauté rom vivant ici », a-t-elle souligné.
Manon Adoue
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