Anaëlle Guimbi, 20 ans et candidate à l'élection de Miss Guadeloupe, a annoncé la nouvelle sur son compte Facebook, le 20 août. Pour elle, l'aventure s'achève ici, à deux jours de l'élection. La faute à plusieurs photos publiées récemment et jugées "contraires aux valeurs Miss France", déplore-t-elle dans un long texte. Des clichés qu'elle a réalisés pour une campagne de sensibilisation au cancer du sein, dans le cadre d'Octobre rose, où l'on voit sa poitrine dénudée et peinte du fuchsia symbolique.
Une noble cause qui ne réussira cependant pas à faire bouger les lois de la compétition.
La déléguée régionale Sandra Bisson du comité Miss Guadeloupe pour Miss France a ainsi rappelé que le concours de beauté interdit aux candidates de poser dévêtues, quelle qu'en soit la raison. "Ce n'est pas la cause qu'elle défend [le problème], mais juste une question de réglementation qu'on applique à la lettre", récite la responsable. Des propos soutenus par Sylvie Tellier, présidente de Miss France, qui s'avoue toutefois chagrinée par le tour qu'a pris l'affaire.
Elle assure auprès de l'AFP que le souci ne vient surtout pas Miss France ni de ses (soi-disantes) "valeurs", mais bien des réseaux sociaux où "tout va trop vite". "Le comité Miss Guadeloupe a reçu une dénonciation concernant les photos de cette jeune femme", précise la présidente, qui dénonce par la même occasion les "accusations de racisme" lancées en ligne. "Et même s'il est évident [qu'elles] n'ont rien d'obscène ou d'érotique, nous avons appliqué le règlement pour éviter toute procédure à l'encontre de l'association de Guadeloupe". Ou comment cacher des opinions douteuses derrière une charte périmée.
Si cela brise peut-être l'un de ses rêves, cet engagement, Anaëlle Guimbi ne le regrette en aucun cas. "Au début, je me suis sentie vraiment mal", confie-t-elle aux journalistes de Franceinfo. "Je me suis dit que j'aurais peut-être dû y penser avant. Puis, après une demi-heure, je me suis dit... Mais où est le problème ? C'est une noble cause, l'intention était bonne et il n'y avait aucune vulgarité dans ces photos".
Une intention qu'a bien cernée la Ligue contre le cancer, qui s'est exprimée le 22 août. "Mettre sa notoriété au service de la lutte contre le cancer du sein : un exemple qui devrait tous nous inspirer", tweete l'organisme. "La Ligue soutient Anaëlle Guimbi, candidate à l'élection de Miss Guadeloupe disqualifiée pour ses photos, et demande à Miss France de revenir sur cette décision inacceptable."
De son côté, le comité Miss France a tenu à rappeler sur Instagram que "toute initiative en faveur de la lutte contre le Cancer du sein est louable et doit être encouragée". Mais habillées, s'il vous plaît. "Cet événement, je l'espère, incitera encore davantage les candidates à nous soumettre, lors de leur inscription, toutes photos ou vidéos qui pourraient contrevenir au règlement afin que nous puissions avoir le temps nécessaire pour en comprendre le contexte et les étudier", poursuit la publication.
A croire que juger les femmes quasi uniquement sur leur physique n'est pas assez rétrograde, il faut encore diaboliser leur nudité consentie.