Frédéric Lefebvre : Mon engagement politique est relativement récent. En pleine campagne 2007, François Bayrou est venu au zénith de Lille donner un meeting. Séduit par son discours pendant la campagne, je suis venu l’écouter et en sortant j’ai rencontré les militants locaux qui soutenaient le candidat du MoDem. C’est alors que j’ai rencontré Michel Van Tichelen, adjoint à Tourcoing, et nous avons échangé nos cartes de visite. Voilà comment je me suis vite retrouvé embarqué dans la campagne. L’année suivante se déroulaient les élections municipales, et Michel Van Tichelen m’a proposé de diriger sa campagne. Nous avons monté une liste et je me suis encarté au MoDem. Quitte à être engagé localement, j’ai alors souhaité prendre des responsabilités dans le parti. J’ai posé ma candidature pour être conseiller départemental et aux élections suivantes, en octobre 2011, ai remporté les suffrages. Depuis, je partage mon temps entre mon poste de directeur de la communication d’EDF dans le Nord Pas de Calais et la politique. Mon engagement en politique est bénévole, cela occupe mes congés, mes RTT, mes weekends.
F.L. : Je suis responsable du MoDem pour les 9e et 10e circonscriptions du Nord. Mon rôle de délégué départemental consiste à faire le lien à la fois entre François Bayrou et la campagne au niveau national dans le département du Nord. J’ai pour mission d’organiser cette campagne au plus près des sections qui sont notre unité territoriale de référence. En pratique, cela peut signifier organiser l’affrètement d’un bus pour amener des militants à un meeting de François Bayrou, comme effectuer des tâches très concrètes telles que la livraison des tracts, des affiches, du matériel de campagne. C’est aussi devoir animer la campagne et l’avoir préparée en amont. En effet, nous sommes aujourd’hui dans la déclinaison de la campagne qui s’est préparée depuis plusieurs mois, à travers l’organisation entre autres de débats dans le Nord sur des grandes thématiques comme la sécurité ou l’éducation. Ces « ateliers démocrates » ont démarré dès le printemps 2011 et se sont ouverts à la fois aux habitants mais également aux autres courants politiques du territoire. Aujourd’hui, à moins d’un mois du premier tour, nous déclinons la campagne sur le terrain : tractage, porte-à-porte, marchés, mais également à l’occasion d’événements qui rassemblent la population.
F.L. : Par rapport à 2007, j’ai le sentiment d’une population beaucoup plus désabusée, un peu perdue. Les échanges avec les citoyens que nous rencontrons sur le terrain me laissent craindre un fort absentéisme pour les échéances présidentielles ainsi qu’un important vote refuge vers les extrêmes. Je comprends que dans une situation de souffrance et de précarité des électeurs puissent être tentés par des discours qui veulent tout « foutre par terre », à la Mélenchon, mais cette solution n’amène à rien. Les citoyens qui sont tentés par les extrêmes nous le font d’ailleurs bien comprendre : c’est un vote d’exaspération, une façon de témoigner leur désarroi. Notre travail sur le terrain vise donc essentiellement à lutter contre ces deux menaces. Quant aux préoccupations des citoyens que nous rencontrons, si elles changent d’un quartier à un autre, certaines restent constantes : l’emploi et la santé restent globalement la priorité. Je suis par ailleurs en contact avec Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem, qui anime tous les délégués départementaux du parti, afin de lui faire part régulièrement de la façon dont nous vivons la campagne sur le terrain.
Coup de projecteur en région : sur la route avec le MoDem
Campagne PS en région : « les citoyens attendent un « changement raisonnable » »
Coup de projecteur en région : opération séduction du PS dans le 44
Campagne électorale du FN : coup de projecteur en région
Campagne présidentielle locale : « cela m'a arrangée de voir arriver Marine Le Pen au FN »
François Bayrou : « J'ai autour de moi autant d'expertes femmes que d'hommes »
Présidentielle : Thomas Schmittag, 19 ans, apprenti militant MoDem